La circulation est sérieusement perturbée entre Lefini et Ngo sur la route nationale n°2, notamment à la hauteur du village Etsouali dans les plateaux. Les camionneurs et les voyageurs connaissent une vraie galère, certains depuis bientôt une semaine, selon les témoignages recueillis par Vox.
Les pluies qui tombent sans cesse depuis le mois de septembre ont finalement léché à plusieurs endroits le peu de bitume qui revêtait encore la nationale 2. Et la situation est pire dans les villages Mpe Centre ou Akouratsi, à quelques encablures d’Etsouali, dans le district de Ngo.
Contactés au téléphones, plusieurs usagers bloqués à Akourantsi ont expliqué leur galère. « Nous sommes ici depuis mardi ( cinq jours) et rien ne se fait. Chaque jour, il y a une nouvelle pluie, et notre situation ne s’améliore pas. Nous ne savons pas quand nous partirons d’ici », indique Sylvia, une commerçante, voyageant pour Tchikapika dans la Cuvette.
« Parti de Brazzaville ce matin, notre voyage s’est presque arrêté ici depuis cet après-midi ( le 14 décembre). Je vois les gens qui s’apprêtent à faire des feux, chercher où dormir et attendre si le ciel serait clément avec nous. Jusque-là, il pleut toujours », témoigne le manager du groupe Ndima, Sorel Eta en route pour la Likouala.
La nationale n°2 était déjà impraticable à divers endroits depuis des mois. Les appels des usagers à réparation des tronçons endommagés n’ont pas été suivis d’action. Avec l’arrivée des pluies, la situation s’est empirée. Entre Mpe centre et Akouratsi se dégage une longue file de camions de transport voyageurs ainsi de transport marchandises. Automobilistes et voyageurs se partagent le sort dans l’impuissance totale. « Il y a des engins ici, mais ils ne peuvent pas travailler pour élaguer la route de l’autre côté », constate Igor, chauffeur de semi remorque de la société de ciment Dangote.
Les jeunes de ces deux villages tentent de s’organiser pour aider les petits véhicules à se dégager du bourbier. « Nous sommes obligés des les aider, même sous la pluie. Dès qu’un petit véhicule s’embourbe, on vient avec les pelles ou les houes pour créer une déviation dans la savane », témoigne Alphonse, habitant de Akouratsi.
Au compte du budget 2019, le gouvernement avait inscrit 32 milliards de francs CFA pour l’entretien routier. Insuffisant pour des grands travaux que nécessite cette route de grande importance. La nationale n°2 est une autre bretelle de la dorsale Pointe-Noire – Brazzaville – Ouesso. A cause de grosses perturbations dans le Pool (entre Massa et Odiba) et dans les Plateaux, sur cette route, les véhicules venant du Cameroun par la route Kette-Djoum (504 Km) qui apportent de l’oignon et du haricot sur le marché de Brazzaville, connaissent de gros retards de livraison. De même, les cargaisons de bois débités et des grumes traînent entre Etsouali et Lefini, faute de fluidité de la circulation.
La capitale congolaise risque une pénurie ou une énième inflation des produits agricoles, car on constate sur place dans ces villages à bourbiers que les légumes koko, le safou, la bananes et autres produits pourrissent. Un marché de fortune a même été créé où les commerçantes tentent de tirer un meilleur prix du poisson d’eau douce mort, à cause de la longue durée de voyage entre Tchikapika ou Oyo et Brazzaville.
Faisant face à une crise financière, le gouvernement ne peut poursuivre son programme de construction d’infrastructures. Les bâtiments et les routes ont été les premiers à être impactés. Dans les principales villes, Brazzaville et Pointe-Noire, les routes se croulent à chaque pluie sous la barbe des autorités, qui manquent les moyens pour donner une riposte conséquente.