La grève à l’université Marien Ngouabi persiste
Déclenchée depuis le 11 juin à Brazzaville, la grève à l’Université Marien Ngouabi persiste jusqu’au 24 du même mois, au détriment des étudiants qui ne peuvent plus avancer dans leur cursus scolaire. Le gouvernement parle de l’insuffisance de la trésorerie pour pour prendre en charge les salaires tandis que le personnel de l’Université trouve la raison infondée.
Depuis le déclenchement de la grève du personnel de l’Université Marien Ngouabi, les 11 établissements ont gardé les portes closes. Les professeurs de l’Université Marien Ngouabi, jusqu’au 24 juin, trainent 3 mois de retard de salaire et réclame la concomitance de paiement des salaires avec les fonctionnaires.
Le premier ministre, Anatole Collinet Makosso, répandant à la question des sénateurs sur la situation de la grève à l’université, le 22 juin, a indiqué que le pays connaissait une insuffisance de la trésorerie et que les efforts étaient concentrés dans le remboursement de la dette extérieure. « Le retard dans le paiement des charges s’est fait sentir à partir du second trimestre de cette année. Tous ceci s’explique par une insuffisance de la trésorerie de l’Etat, parce que nous tenons à sortir notre pays de la dette pour retrouver nos marges budgétaires. Le niveau des recettes collectées dans les régies financières, bien qu’elles subissent une tendance haussière, est largement inférieur au volume des dépenses exigibles. Mais, nous devons garder espoir, nous devons être optimiste », a dit Anatole Collinet Makosso, devant les sénateurs.
Cet argument n’est pas du goût du personnel de l’Université qui souligne que l’Etat devrait réduire son train de vie pour équilibrer ses charges et ses recettes. « Nous n’avons pas déclenché la grève pour rien. Cette fois, c’est sérieux. Nous ne pouvons pas comprendre que l’argent est insuffisant alors que nous voyons que les institutions sont toujours nombreuses et pléthoriques. Il serait mieux que l’Etat réduise sont train de vie pour arriver à satisfaire tout le monde. Nous sommes devenus comme des mendiants pour faire fonctionner nos familles, alors que nous travaillons tous les jours. Cette situation ne doit pas continuer », a fulminé l’un des personnels de l’Université Marien Ngouabi, Régis Amegée.
Devant cette situation ce sont les étudiants qui payent un lourd tribut en compromettant leur formation. « Nous ne pouvons pas terminer notre formation ici pour prendre une inscription à l’étranger », s’est plaint un étudiant en 32e année de la faculté de droit, Périclès Koubango.
Pour une étudiante en première année à l’Ecole normale supérieure et polytechnique, (ENSP), Meyer Ntsokongo, l’avenir accadémique est incertain avec la grève qui perdure. « Je suis inquiète. Je ne sais pas ce que l’on va devenir quand la grève sera levée. Faudra-t-il poursuivre avec les évaluations qui avaient déjà commencé ou poursuivre avec les cours ? Nous ne savons plus ce qu’il faut faire », s’est-elle demandé.
Aux dernières nouvelles, le collège intersyndical aurait amorcé les négociations avec le gouvernement pour décanter la situation de la grève qui prévaut à l’Université Marien Ngouabi.