Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a récemment rapporté à Brazzaville, à l’issue d’une enquête, que huit filles sur dix et sept garçons sur dix de 12 ans à 18 ans déclarent avoir subi des violences verbales ou psychologiques dans leur établissement scolaire. Ces violences en ligne sont à caractère sexuel, dans la plupart des cas.
Selon l’étude, la violence sexuelle est la deuxième forme de violence la plus répandue pour les filles dans les écoles congolaises. Quatre filles sur dix ont déclaré, lors de l’enquête menée en ligne par l’UNICEF, avoir subi une agression de nature sexuelle dans les 12 mois précédents l’enquête.
L’UNICEF affirme que les filles sont de plus en plus exposées dans les établissements scolaires. « Les filles sont davantage exposées non seulement aux violences dans l’enceinte et autour de l’école, mais aussi aux risques inhérents à l’espace virtuel qui est de plus en plus répandu dans le pays avec l’arrivée progressive d’internet dans les écoles », a déclaré la représentante de l’UNICEF au Congo, Micaela Marques De Sousa.
Ce phénomène est souvent évoqué dans les établissements scolaires et au sein des familles. Mais, son ampleur n’a jamais été cernée, faute d’enquête sérieuse et de statistiques. « Pour la première fois, nous avons sous la main des données claires qui montrent une réalité alarmante pour les jeunes élèves du pays, en particulier les filles », souligne la représentante de l’UNICEF.
L’enquête fait constater que presque deux filles sur dix ont subi récemment des actes violents en ligne, en milieu scolaire, inclus la diffusion non autorisée d’images privées ou à caractère sexuel, harcèlement, menaces, discrimination ou autre forme de violence sur les plateformes digitales, indique l’UNICEF dans un communiqué.
Le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’Alphabétisation, Anatole Collinet Makosso, conscient de l’ampleur du phénomène, s’est engagé à « nettoyer » l’école congolaise de ces anti-valeurs. « Le milieu scolaire doit être l’endroit où les jeunes filles et les jeunes garçons se sentent protégés et encouragés à s’épanouir », a-t-il martelé. Le rapport de l’étude a été présenté à l’occasion d’un dialogue de haut niveau, en présence du Premier ministre, Clément Mouamba.