L’ex-usine textile de Kinsoundi située à Makélékélé, le premier arrondissement de Brazzaville, est devenue un véritable lieu de trafic de pièces détachées. Ici, tout est bon à vendre : pièces de plafond, briques, débris de béton, dalles, tuyauterie, fer à béton et de charpente. Les populations désossent tout sur le site.
Jadis spécialisée dans la production des tissus en tergal et pagne, l’ex usine Kinsoundi n’est plus qu’un champ de ruine. Ses bâtiments administratifs et ses ateliers donnent l’impression d’un village fantomatique. Les toitures, les briques et les fils électriques ont été dérobés par la population, malgré la présence des postes de police et de gendarmerie, pourtant installés dans l’enceinte de l’usine. La cour de cette concession est utilisée par les maraîchers qui exercent leurs activités agricoles.
L’état piteux dans lequel se trouve les restes de cette industrie, fruit de la coopération sino-congolaise, est perceptible par les tuyaux de canalisation détériorés qui font couler l’eau. Cette eau abondante forme une rivière où les habitants viennent faire leur lessive.
Bernard Komié, habitant du quartier, regrette que le gouvernement n’ait pas pu prendre soin de réhabiliter cette manufacture qui a résorbé le chômage en son temps. « Cette usine employait plus de 10.000 travailleurs. Mon père a été l’un de ses employés », a-t-il ajouté.
Il a souhaité que cette unité de fabrication renaisse de ses cendres pour résorber l’épineux problème de l’emploi en milieu jeune dans le pays.
La coopération entre la Chine et le Congo, palpable par des nombreuses constructions des infrastructures, devrait être réorientée dans la réhabilitation des anciennes unités de production comme l’ex usine de Kinsoundi, Chacona et Impreco. Cette coopération servirait ainsi à donner des emplois durables aux Congolais et encourager l’investissement.