La population en proie à la flambée des prix des transports induite par la pénurie du carburant

La pénurie de carburant frappe une fois de plus Brazzaville, plongeant les habitants dans une crise de mobilité sans précédent. Cette situation, aggravée par les pratiques illégales dans les stations-service, entraîne une augmentation abusive des prix du transport en commun, rendant le quotidien des usagers encore plus éprouvant.
Depuis plusieurs années, l’approvisionnement en carburant à Brazzaville est marqué par des irrégularités récurrentes. La crise actuelle se distingue par l’ampleur des conséquences sur le transport urbain. Les pompistes, accusés d’exiger des bakchichs pour livrer du carburant, alimentent un marché parallèle où les prix explosent. Cette spéculation provoque une hausse exagérée et généralisée du coût du carburant, qui se répercute directement sur les tarifs des transports en commun.
Dans un secteur dominé par des opérateurs privés depuis la faillite de la Société des Transports Publics Urbains (STPU), les conducteurs et receveurs profitent de cette situation pour imposer des surenchères tarifaires. Le phénomène du « demi-terrain », qui consiste à morceler les trajets pour maximiser les profits, s’est intensifié. Les usagers sont contraints de payer plusieurs fois le prix initial pour parcourir une distance autrefois couverte par un seul trajet.
Aux heures de pointe, les aires de stationnement sont envahies par une foule hétérogène : élèves en uniforme, étudiants, commerçants et travailleurs s’entassent dans l’espoir d’attraper un bus. Mais les véhicules se font rares et les quelques-uns disponibles imposent des tarifs exorbitants. Les receveurs et crieurs ignorent délibérément les protestations des usagers, laissant ces derniers sans autre choix que de céder à leurs exigences.
Cette crise met en lumière l’absence de politiques publiques efficaces pour développer un réseau de transport collectif compétitif à Brazzaville. L’inertie des autorités face à la croissance urbaine galopante aggrave la situation. En l’absence d’une réponse adaptée, le transport devient un véritable parcours du combattant pour les habitants, particulièrement ceux vivant en périphérie.
Les conséquences économiques sont également lourdes. Dans ce contexte où l’offre et la demande dictent les prix, c’est toujours le consommateur final qui paie le prix fort. Les ménages voient leur pouvoir d’achat s’éroder face à ces hausses imprévues, tandis que la population continue de subir au quotidien les effets d’un système défaillant.
En attendant la construction d’une deuxième raffinerie annoncée comme solution à long terme pour stabiliser l’approvisionnement en hydrocarbures, les habitants n’ont d’autre choix que d’intégrer cette réalité dans leur routine quotidienne. Mais combien de temps encore pourront-ils supporter ce fardeau ?