La RPDH et le CAJAC dénoncent la pollution environnementale dans les départements du Kouilou et de la Lékoumou

Le chargé de la Recherche à la rencontre pour la paix et les droits de l’homme (RPDH), Fabrice Kimpoutou a dénoncé le 1er juin à Pointe-Noire, la pollution environnementale par les sociétés dans les départements du Kouilou et de la Lekoumou, qui impactent sur le quotidien des populations dans les deux localités. 

« La RPDH  a effectué des descentes de terrains dans les départements du Kouilou et de la Lékoumou. Le choix de ces deux départements s’explique d’abord par leur appartenance aux massifs forestiers du Mayombe et du Chaillu, ensuite au regard de l’impact des projets menés ou en cours d’exécution dans ces zones sur le quotidien des communautés riveraines et enfin l’intérêt pour ces départements est lié au fait que l’exploitation forestière, minière qui s’y déroule n’est pas sans conséquence sur l’exercice des droits fondamentaux desdites communautés », a justifié  Fabrice Kimpoutou, lors de la conférence de presse sur la présentation de la note de position sur l’action du CAJAC dans le cadre du suivi de la gouvernance forestière, minière, foncière et climatique.

Pour lui, ces descentes menées entendaient évaluer le niveau de mise en œuvre par les communautés locales et populations autochtones des plans d’actions adoptés une année plus tôt dans ces deux départements, afin de renforcer leur implication dans les politiques forestières et d’utilisation durable des terres, dans le suivi des illégalités forestières et des violations de leurs droits fondamentaux en particulier des femmes, fortement impliquées dans les activités agricoles.

Le suivi a mis en évidence l’action menée par le CAJAC, notamment les préoccupations relatives aux activités d’exploitation forestière et minière et l’absence de dialogue entre les parties prenantes dans ces départements. Ce qui a limité l’implication des communautés dans la conduite des projets, a  poursuivi  Fabrice Kimpoutou.

« Le CAJAC est donc un facilitateur de l’action publique en matière de lutte contre la corruption car, sans les citoyens et sans l’Etat, il ne saurait fonctionner. C’est pourquoi, le Cajac appelle à un engagement de tous pour son succès, a dit  Fabrice Kimpoutou.

Dans ce contexte, a-t-il fait savoir, le CAJAC a reçu des cas en lien avec le non-respect du droit à un environnement sain et aux violations des droits des communautés à travers le non-respect des obligations conventionnelles par les entreprises notamment, le cahier de charge,  le fonds de développement local, le plan d’aménagement, le recrutement de la main-d’œuvre locale.

Il a en outre  identifié et couvert des cas liés au droit foncier, sur l’occupation anarchique des terres et le trafic d’influence, en épinglant la pollution des rivières,  à la base des irritations sur la peau et d’autres maladies aux communautés dans les départements du Kouilou et de la Lekoumou.

Le chargé des programmes à la RDPH,  Franck Loufoua Bessi, pour sa part a souligné que, le village Nkoungou dans le district de Hinda, département du Kouilou, est confronté à un sérieux problème d’eau. La seule rivière où les populations s’approvisionnent est souillée par Taman Industrie, une entreprise forestière qui y déverse les eaux usées de sa base vie.  Ce qui fait que l’eau de ce ruisseau a changé de couleurs, en devenant jaunâtre.

D’après les  investigations de l’équipe de CAJAC, le chef du village de Nkoungou serait propriétaire d’une sous-traitance dans l’entreprise Taman, dont les activités sont à la base de la pollution de cette rivière, a révélé  Franck  Loufoua.

Pour la RDPH cette situation met en lumière l’existence d’un véritable conflit d’intérêt entre le chef et les communautés dudit village. Toujours dans le département du Kouilou, le CAJAC a condamné la pollution de l’air au risque d’intoxication des populations riveraines de METSSA-Congo, une usine de recyclage des batteries au plomb usagées et des matériaux non-ferreux, implantée en plein quartier résidentiel de Vindoulou à proximité d’une école causant plusieurs dégâts physiques et matériels.

Le  CAJAC a  également évoqué des impacts environnementaux dans le département de la Lekoumou comme en témoigne la pollution de la rivière Bankoussou au village Mbomo dans le district de Zanaga, imputée à la société forestière SIPAM TP, avec pour incidence sur les communautés qui sont exposées à des infections bactériennes.

La RPDH  a souhaité à travers le CAJAC  lutter contre la corruption, en renforçant les pouvoirs des individus, mais également en appuyant l’administration.  De même, accueillir  des victimes et témoins d’actes de corruption, aide les citoyens à structurer leurs plaintes et à les déposer dans les juridictions.

 Les deux entités envisagent également de suivre les cas auprès des instances compétentes en travaillant en collaboration avec les avocats inscrits au barreau du Congo, pour défendre gratuitement les droits des victimes devant les juridictions congolaises.

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