Le directeur général de l’Autorité de régulation des postes et communications électroniques (ARPCE) Yves Castanou a rappelé au cours d’un échange avec les journalistes tenu le 24 mai à Brazzaville, que l’attribution de la licence 4G était soumise au versement de la somme de 10 milliards de francs CFA, conformément à la loi congolaise. Cette inscription législative a mis fin aux spéculations faites dans le secteur concernant l’attribution des licences d’exploitation des télécommunications au Congo.
« C’est terminé le temps de l’opacité dans l’attribution des licences d’exploitation des télécommunications au Congo. Tout est désormais couché noir sur blanc, s’il n’y a pas 10 milliards, on ne peut pas accorder la licence 4G à un opérateur de télécommunications », a expliqué Yves Castanou, levant ainsi toute zone d’ombre sur les coûts d’attribution des licences de télécommunications au Congo.
Il y a quelques années, en effet, des licences d’exploitation de réseau de téléphonie mobile ont quasiment été bradées dans le pays à environ 360 millions de francs CFA seulement, dans le but éventuellement d’attirer les opérateurs privés dans le secteur. Ces prix ont été appliqués en défaveur du Congo, déplore-t-on. Grâce au travail réalisé ces quatre dernières années par l’ARPCE, le marché des télécoms commence à reprendre du poil de la bête. Il est d’ailleurs prévu que pour cette année 2016 toutes les sociétés de téléphonies mobiles opérant au Congo puissent réaliser quelque 300 milliards de francs CFA de chiffre d’affaires annuel. Une estimation qui peut ou ne pas se confirmer au regard de la crise financière que traverse le pays
Selon le directeur général de l’ARPCE, l’autorité de régulation peut aider les opérateurs à payer par échéances, lorsqu’elles ne sont pas en mesure de verser en un seul coup les 10 milliards. « En dehors de ça, nous ne pouvons pas nous permettre de céder les licences en deçà des prix prévus par le législateur congolais », a-t-il souligné, précisant que le Congo a repris le top des pays africains qui fixent tranquillement les prix des services des télécommunications.
Le gouvernement a institué au titre de la loi de finances de cette année une taxe sur télécommunications. Chaque utilisateur de téléphonie mobile devrait payer 10 francs CFA pour chaque appel. De l’argent qui renforce, à n’en point douter, l’assiette fiscale du Congo.
Les sociétés MTN Congo et Airtel Congo sont les principaux opérateurs de téléphonie mobile. Elles engrangent à elles seules un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 180 milliards de francs CFA. Azur, un opérateur moyen, contribue également dans le budget de l’Etat. Dans l’ensemble, les opérateurs de téléphonie mobile pourront collecter au titre du budget 2016 des impôts de l’ordre de 51,5 milliards, de l’argent qui ira droit au Trésor public. Au quatrième trimestre de l’année dernière, par exemple, ces opérateurs ont généré plus de 500 millions de francs CFA, selon l’ARPCE.