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Le Congo pas plus endetté que l’Afrique du Sud

Dans son classement de l’année 2018, la Banque mondiale place l’Afrique du sud en tête de liste des pays les plus endettés d’Afrique. Le Congo dont l’économie est engloutie par une monstrueuse dette n’est pas dans le top 10 des pays africains étranglés par la dette.

Avec une population estimée à plus de 55 millions d’habitants, l’Afrique du sud caracole avec une lourde dette de plus de 450.000 milliards de francs CFA. Sur cette liste, on retrouve également d’autres pays comme le Soudan (300.000 milliards), l’Egypte (170.000 milliards), le Maroc (40.000 milliards), la Tunisie (10.500 milliards), l’Angola (10.000 milliards) ou bien la République démocratique du Congo (7.584 milliards) avec une population de plus de 79 millions d’habitants.

Le Congo, avec ses 4,5 millions d’habitants, n’est pas parmi les dix pays les plus endettés du continent, selon le classement de l’institution financière. D’après plusieurs sources, la dette extérieure du Congo se situerait autour de 5.300 milliards de francs CFA. La complexité de cette dette, dans sa structuration et dans son intérêt, pose toujours le problème de transparence. On ignore donc exactement à combien s’élève l’encours et dans quelles conditions il a été contracté.

En plus, la dette congolaise s’est accumulée ces cinq dernières années, alors que le pays accédait en 2010 à l’initiative Pays pauvres très endettés (PPTE) et voyait ainsi l’essentiel de sa dette être annulée. Au même moment, les recettes faramineuses dues aux cours intéressants du pétrole sur le marché international ont contribué à l’augmentation des ressources financières de l’Etat. Ce qui ne justifierait pas, pour plusieurs économistes, un si lourd et confus endettement pour le Congo.

Les dix pays épinglés par la Banque mondiale comme étant les plus endettés sur le continent noir, ont dû s’endetter pour financer leur développement. Le cas de la Côte d’Ivoire, huitième sur la liste avec 6.500 milliards de dette, doit également au Congo une somme de 100 milliards de francs CFA. Cet argent aurait servi à la construction du deuxième pont d’Abidjan, la capitale économique du pays. Cet ouvrage devrait être rentabilisé par le péage, selon les autorités ivoiriennes.

Le Congo aussi s’est lourdement endetté pour financer son développement, notamment envers les entreprises chinoises qui ont beaucoup travaillé dans la construction. Le problème pourrait un jour se poser sur le choix des investissements et le remboursement de la dette, mais les infrastructures sont nécessaires pour le développement.

Par ailleurs, le poids de la dette dépend également de la taille de la population et des possibilités de remboursement. L’Afrique du sud reste, par rapport au Congo, une importante puissance économique dont l’insoutenabilité de la dette ne pourrait être un handicap pour le développement. De nombreux bailleurs vont continuer à lui faire confiance, tant qu’on trouve dans le pays une économie diversifiée et dynamique. La dette ne saurait alors être un blocage comme au Congo où une renégociation paraît la condition principalement à toute aide financière.