Le FMI revient à Brazzaville
Le chef de mission du Fonds monétaire international (FMI), Alex Segura a déclaré le 7 novembre à Brazzaville que la signature d’un accord financier entre le Congo et son institution nécessitait une réactualisation des termes macroéconomiques, en tenant compte de la hausse des prix du baril du pétrole qui devrait augmenter les recettes publiques.
Les experts du FMI reçus par le ministre des Finances et du budget, Calixte Ganongo, ont exprimé leur volonté de voir le Congo et leur institution financière conclure un accord économique sur des nouvelles bases.
« Aujourd’hui la dette publique du Congo est devenue insoutenable, donc il faut finaliser un accord avec les créanciers en réduisant le poids de cette dette. D’abord en traitant la dette extérieure mais aussi la celle intérieure qui a un poids sur le dynamisme de l’économie », a-t-il expliqué Alex Segura.
Il s’agit en clair, pour le Congo et le FMI, de revoir certains termes de l’accord sur les contours des politiques économiques et financières qui tardent à aboutir sur une signature définitive.
« Le plus important est d’actualiser le cadrage macroéconomique en tenant compte d’une situation qui a changé dans le marché pétrolier, avec une hausse des prix du baril du pétrole. Avec plus de ressources financières, le besoin de financement du Congo pourra être révisé et l’effort qui sera demandé aux créanciers extérieurs dans le cadre de la restructuration de la dette pourra être modifié par rapport à ce nouveau paramètre », a renchéri Alex Segura.
Ces experts du FMI vont, lors de cette nouvelle mission au Congo, tâter du doigt les réformes entreprises par le Congo qui semble piétiner dans la mise en pratique des mesures édictées par le FMI, notamment dans la transparence des finances publiques et dans la lutte contre la corruption et l’impunité.
« Pendant cette mission, nous souhaiterions voir l’état d’avancement des réformes structurelles actuelles enclenchées par le gouvernement congolais ; ce qui sera un gage pour le Congo à s’inscrire dans une restructuration de ses finances et la garantie d’une transparence de ses recette. Il sera aussi question d’examiner les assurances de financement », a conclu le chef de mission du FMI.
Le 18 avril 2018, le gouvernement congolais et les services du FMI ont conclu un accord sur les contours des politiques économiques et financières soutenus par un arrangement financier. Le 31 juillet de la même année, le Premier ministre, Clément Mouamba a signé et transmis à la direction du FMI le mémorandum des politiques économiques et financières du Congo, dans la perspective d’une présentation au conseil d’administration du FMI.
Force est, cependant, de constater que le dossier Congo n’a pas encore été présenté au conseil d’administration du FMI à cause vraisemblablement du retard pris dans la mise en pratique des réformes exigées par l’institution financière mondiale.
La réponse sur un accord financier définitif entre le Congo et le FMI est attendue le 14 novembre, au terme de cette énième mission du FMI à Brazzaville qui devra permettre aux experts de cette institution de se faire une idée globale sur les avancées effectuées et les garanties données par la partie congolaise.