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Le Forum des gens de lettres réclame une journée nationale de la poésie

Écrivain et membre du Forum des gens de lettres, Huppert Malanda a, le 17 septembre à Brazzaville, lancé un appel au gouvernement  de bien vouloir consacrer le mois de septembre aux poètes nationaux.   

« S’il m’était demandé Huppert, que veux-tu qu’en fasse de la journée du 19 septembre ? Je répondrai : faisons de la journée du 19 septembre la journée nationale de la poésie », a déclaré Huppert Malanda à la présentation de l’ouvrage de Kamb’Ikounga, intitulé L’Appel du Ténéré, à l’occasion de la rentrée culturelle de l’Institut français du Congo.

Cette conception a été inspirée  par l’œuvre littéraire d’une grande musculature poétique  léguée à la corporation des écrivains congolais par Kamb’Ikouga, décédé le 19 septembre dans le Crash du DC 10 de la compagnie UTA, au-dessus du désert du Ténéré, au Niger.

Pour Huppert, la poésie de Kamb ‘Ikounga dont l’ouvrage a été imprimé à titre posthume au Sénégal dans les années 90, est une véritable louange de la partance, de la pertinence et de la voyance, un culte de la beauté du langage sous toutes ses formes. Tantôt, elle est une transmutation exaltée de la douleur, du manque, tantôt une recherche savante du plaisir. C’est un visionnaire, un voyant et un clairvoyant qui avait prédit sa propre mort.

Rosin Loemba a relevé chez Kamb’ Ikounga l’affleurement du deuil et la réalité prémonitoire (le titre de l’ouvrage est de l’auteur lui-même), l’incertitude des jours ou le cafard de l’existence. Il a ressorti que le poète a porté haut les  racines de son territoire  des « Bayaka », il prône la tradition de son département d’origine qui est la Lékoumou.

Président du Forum des gens de lettres, Jessy Loemba a peint le manque d’amour filial qui a habité l’existence du poète, en dépit de l’affection  témoignée par son grand-père dont il portait d’ailleurs le nom. La quête de son géniteur l’amène  jusqu’à imaginer un père, à le créer à travers l’alchimie des mots. «J’ai perdu/ le souvenir de ma provenance/ Tu sais, je n’ai jamais connu de rugueuses caresses/ l’odeur féline d’un père / Ni son amical tape à l’épaule.  Pour Jessy Loemba, Kamb’Ikounga est le poète de la passion tragique.

Né le 8 avril 1960,  Kamb’Ikouga, de son vrai nom Lié Médard Ikounga, est le neveu du ministre Martial de Paul Ikounga qui ne cesse de ménager aucun effort pour rendre visible  cet auteur peu connu des congolais.