Le message du Chef de l’Etat sur l’état de la Nation fait une impasse sur le sport
Le message du Président de la République, Denis Sassou N’Guesso du 28 novembre sur l’état de la Nation, à l’occasion du 66ème anniversaire de la déclaration de la République, n’a pas abordé les questions liées au sport, son fonctionnement, les résultats médiocres et les crises dans les différentes fédérations et associations sportives en 2024.
Cette année 2024, décrétée année de la jeunesse par le Chef de l’Etat Denis Sassou N’Guesso, n’a pas été au rendez-vous au niveau du sport, creuset des multiples emplois pour la jeunesse.
Le sport qui « unit les peuples » et contribue au rayonnement de la fierté nationale notamment au niveau des compétitions sportives ne semble pas attirer l’attention du Président de la République lors de cette année 2024 où les athlètes ont souvent été abandonnés à leur triste sort.
Pourtant on s’en souvient du rappel du Chef de l’Etat lors de son message sur l’état de la Nation du 2023. « Pour la jeunesse congolaise, nous avons installé d’importantes infrastructures sportives dans tous les départements. Tous ces joyaux se dégradent non pas seulement par manque d’entretien, mais aussi et surtout pour défaut d’utilisation. Je convie le gouvernement à mener une réflexion approfondie, avec tous les acteurs du monde sportif, y compris les partenaires techniques et financiers, pour rentabiliser ces investissements réalisés à grands coups pour l’épanouissement de la jeunesse », avait-il instruit.
Une année après, ces paroles n’ont malheureusement pas été mises en exergue par le ministère en charge du sport, les collectivités locales, les fédérations sportives et les associations sportives. Une attitude qui aurait dû susciter une interpellation du Chef de l’Etat aux acteurs concernés.
Un autre argument pour le Président de la République d’aborder le volet sport dans son message du 28 novembre 2024 est rattachée à son rappel lors de son message du 28 novembre dernier concernant Loi N°23-2023 du 27 juillet 2023 portant code du sport en République du Congo. « Le code du sport qui donne l’opportunité de relancer et de revitaliser le secteur, en ce qu’il clarifie la mission globale de l’Etat, définit le niveau d’intervention des collectivités locales, détermine les relations entre les pouvoirs publics et le mouvement sportif et éclaire principalement sur le statut du sportif ».
Une année après cette annonce, cette Loi semble être déjà mise dans les tiroirs et n’apporte aucun résultat concernant la réorganisation et la relance du sport au Congo.
L’année 2024 au sport a fait toucher le fond au Congo qui continue à tisser du mauvais coton dans tous les sports, aussi bien individuels que collectifs. Cette année sportive qui a été ponctuée par le renouvellement des instances dirigeantes de plusieurs fédérations sportives n’a offert quelques frissons qu’au niveau du judo ayant remporté des médailles à l’open internationale de Dakar et les championnats d’Afrique juniors et cadets. A côté des judokas, les médaillés congolais au tournoi zonal en RDC.
En proie à des questions de légitimité et d’intérêts égoïstes, le sport congolais livre actuellement un des plus ahurissant spectacle concernant la gestion de son football et celle de son sport collectif le plus titré, à savoir le handball.
La crise profonde au sein de la Fédération congolaise de football, née des mésententes entre le ministère des sports et le comité exécutif de cette instance dirigeante, élu en 2022, pouvait attirer l’attention du Chef de l’Etat, garant de la quiétude au niveau national mais également celui les bonnes relations diplomatiques dont le sport figure dans le cadre de la diplomatie sportive existant entre le Congo d’une part, les instances continentales et internationales, d’autre part, à l’image de la Confédération africaine de football et la Fédération internationale de football association (FIFA).
Au handball, les dissensions entre dirigeants de ce sport, ayant conduit à l’annulation de la réélection du président actuelle de la Fédération congolaise de handball, Yann Ayessa, ne garantissent pas l’organisation sereine dans le gestion de ce sport.
Dans toute cette cacophonie, le football qui engrange le plus de financement occasionnel, se résumant aux devis des matchs de l’équipes seniors de football aux résultats inexistants, les Diables Rouges qui devaient apporter un peu de joie aux Congolais devient le tam-tam d’autres équipes et objet de tension suscitant souvent des actes inciviques au stade Alphonse Massamba Débat après chaque défaite.
Un appel à la redevabilité pour les fonds alloués au sport, les comptes aux gestionnaires du sport congolais et des assurances à l’égard des institutions internationales du football n’auront pas été des directives de trop pour le Chef de l’Etat.
Ce silence du Chef de l’Etat sur les préoccupations sportives, n’est pas de nature à rassurer les sportifs, dirigeants des fédérations sportives, des clubs mais surtout les athlètes, entraîneurs et autres corps de métiers liés au sport.
En clair, ne pas se préoccuper du manque de compétition pour les jeunes athlètes est une sorte de déni à l’emploi des jeunes et à leur insertion sociale.