Le lancement des activités du « mois de l’Europe » a été marqué le 7 mai à Brazzaville, par la projection du film «Les indésirables», une œuvre cinématographique qui met en exergue la crise croissante du logement en banlieue parisienne, sur fond de tensions raciales, de pauvreté, de préjugés et de excès de la police.
D’une durée de 1 heure 40 minutes, ce film réalisé par Ladj Ly, décrit l’histoire d’une jeune femme Haby, très impliquée dans la vie de sa communauté. Elle décide de s’opposer au plan de réaménagement du quartier dans lequel elle a grandi. Ceplan prévoit la démolition de l’immeuble où est logé la majorité de la communauté africaine. Avec les siens, elle se lance dans un bras de fer contre la municipalité qui porte ce projet, pour empêcher la destruction du bâtiment 5. Ce film a suscité des réactions de plus d’un téléspectateurs constitué en majorité des congolais qui ont apprécié la réaction d’un des personnage, voulant se faire justice, est allé semer la pagaille au domicile du jeune maire, en terrorisant la famille de ce dernier pendant qu’elle s’apprêtait à fêter la nuit de Noël.
Pendant ce temps, le maire, médecin pédiatrique de formation, propulsé à la tête de cette entité administrative sans aucune expérience politique, dévoré par son ambition personnelle, assistait au délogement des résidents du bâtiment 5, en compagnie de ses collaborateurs.
Le réalisateur français Ladj Ly s’attaque dans son nouveau film « Les indésirables » à la crise du mal-logement. Le long-métrage, qui s’inscrit dans la suite du premier des « Misérables », met en relief la vie brûlante des réalités en banlieue française, à la crise du logement dans ces quartiers, sur fond de tensions et de pauvreté entre les communautés. Le réalisateur s’est inspiré de sa propre vie dans les banlieues, où le quotidien n’a pas évolué.
Peu avant la projection du film, l’Ambassadeur de l’Union Européenne au Congo, Giacomo Durazzo a relevé que « chaque année et ce depuis longtemps, nous avons la tradition d’ouvrir la célébration du mois de l’Europe avec une activité culturelle ».
Donnant le sens du mot culture, il a indiqué que « la culture renvoie au développement de certaines facultés de l’esprit, à l’ensemble de connaissances acquises comme l’éducation, la formation, la culture générale de l’ensemble des aspects intellectuels, artistiques, de civilisations qui font sa richesse et la distingue. C’est tout le potentiel dont on dispose de part et d’autre de notre continent, le savoir-faire, les compétences, les ressources, le dynamisme et l’envie d’agir de la jeunesse que nous pouvons mutualiser, fructifier au service du bien commun ».
« En faisant vivre des expériences communes à des hommes, des femmes, qui pensent que tout les sépare, la culture à le pouvoir de rassembler, de rapprocher, d’apaiser. La scène d’un film, la couleur saisissable d’un tableau, la gestuelle d’une chorégraphie, la musicalité d’un ver, ont la capacité de nous unir dans l’émotion aussi semblables sommes nous les uns et les autres », a renchéri Giacomo Durazzo.
Le festival du film européen se tient sous le thème «Regards croisés entre l’Europe et l’Afrique ».