Le mouton a été vendu à des prix exorbitants le jour de Tabaski
Les musulmans ont clôturé le 21 août à Brazzaville, la Tabaski ou «fête du sacrifice» par une prière symbolique organisée au stade Saint Dénis de Mpila. Un marché de fortune de moutons, installé à cette occasion, a proposé des bêtes négociées au double du prix habituel, malgré la crise financière.
Alors que certains musulmans croyaient acquérir à moindre coût le mouton dont la viande cuite accompagne tous les mets de la Tabaski dans les différents foyers, les commerçants ont trouvé là une occasion de se faire les poches.
«Le mouton est symbolique pour la Tabaski. Voilà pourquoi on tient à s’en procurer malgré les prix très exorbitants. Avant, nous négocions autour de 60 et 90.000 francs CFA, mais aujourd’hui les prix varient entre 120 et 150.000 francs CFA», a dit, déçue, Aminata Fatou, une mère de famille.
Pour Moustafa Maïga, un vendeur de mouton, les prix proposés sont compréhensibles. «Nous ne sommes que des commerçants. Nous achetons chez des éleveurs ou d’autres commerçants qui importent ces moutons hors du Congo. Nous n’exagérons pas car nous voulons juste obtenir un peu de bénéfice», a-t-il expliqué.
Pour Ousmane Diallo, le manque d’uniformisation des prix des moutons en période de Tabaski demeure un sérieux problème pour les familles démunies, surtout en cette période de crise économique.
«Tous les musulmans n’ont pas le même pouvoir d’achat et donc ne peuvent pas s’acheter un mouton au-delà de 80, 90 ou 100.000 francs CFA. Les commerçants doivent donc faire montre d’un peu de souplesse et de compréhension. Il faut également une sorte d’uniformisation des prix de la part du Conseil islamique pour permettre à toutes les couches sociales de s’acheter un mouton à des prix raisonnables», a expliqué ce père de famille résigné face aux prix des moutons trop exorbitants.
La Tabaski commémore l’obéissance et la foi d’Ibrahim (Abraham selon la tradition judéo-chrétienne) à son Dieu, symbolisée par l’épisode où il accepte de sacrifier, selon l’ordre de Dieu, son unique fils Ismaël (Isaac chez les chrétiens).
