Le secteur de la santé institutionnalise ses comptes
Le directeur de cabinet de la ministre de la Santé et de la population, Florent Balandamio, a souligné, le 8 mai à Brazzaville, la nécessité d’institutionnaliser les comptes de la santé pour une gestion efficiente de ce secteur.
Florent Balandamio, à l’occasion de l’atelier de présentation des résultats des comptes de la santé 2012-2015, a fait savoir que cette rencontre était l’aboutissement d’un long processus lancé le 31 janvier 2017. « Une expérience que le ministère de la Santé et de la population entend consolider, pérenniser et parfaire », a-t-il dit.
S’appuyant sur les résultats des enquêtes de santé de 2009 à 2010, Florent Balandamio a relevé que, les dépenses de santé étaient supportées par l’Etat et par les ménages, respectivement à hauteur de 58 % et 39 %.
Florent Balandamio a expliqué qu’en pratique, chaque ménage congolais dépensait 12.500 francs CFA par an, tandis que l’Etat déboursait 19.500 francs CFA par an, par habitant pour le système de santé. Ces observations ont mis en lumière l’importance du poids de dépenses supportées par l’Etat et les ménages pour accéder aux soins de santé.
Les comptes de santé des années 2009 et 2010, ont également montré qu’environ 2/3 des subventions de fonctionnement étaient octroyées aux hôpitaux généraux alors que, parallèlement très peu de ressources étaient allouées aux formations sanitaires de base, notamment les centre de santé intégré (CSI), et les hôpitaux de district sanitaire.
Ces engagements, a estimé Florent Balandamio, ne peuvent être tenus sans les données fiables et actualisées en vue d’une meilleure planification du secteur. « Ces données serviront de base pour la revue du secteur de la santé et permettront d’éclairer la vision politique de notre pays en matière de santé, la politique nationale de santé », a-t-il soutenu.
Dans la présentation des études, le chef de service études au ministère de la santé, Vivien Hilaire Nyanga a notifié que les résultats de ces données permettront de faire une analyse fine du financement du secteur de la santé.
« Il ressort de ces enquêtes que les dépenses courantes de santé des ménages ont connu une augmentation continue de 2012 à 2015, passant de 30 à 32 % de la dépense courante de santé », a indiqué Vivien Hilaire Nyanga avant d’ajouter que celles-ci constituent la deuxième source de financement après le gouvernement.
En outre, plus de la moitié de dépenses courantes de santé du gouvernement, qui prend également en compte la rémunération des agents de santé évoluant dans les structures hospitalières, a été affectée aux hôpitaux. Cette rémunération représente en moyenne 54 % de la dépense.
L’orateur a spécifié que le financement de la santé au Congo est assuré par l’administration publique, les ménages, les bailleurs multilatéraux, les entreprises et les organisations non gouvernementales (ONG).