L’église catholique a désormais un cadre juridique pour ses actions au Congo
Le Premier ministre Clément Mouamba et le Secrétaire d’Etat du Vatican, Pietro Parolin ont signé le 3 février à Brazzaville un accord cadre de coopération entre les deux Etats. C’est pour la première fois en 40 ans de relations diplomatiques que l’église catholique, par le Vatican, va disposer d’un tel cadre juridique.
Le « Premier ministre » du Vatican s’est dit très heureux de signer cet accord avec les autorités congolaises. Il a expliqué dans un bref échange avec les journalistes, juste après avoir apposé sa signature sur le document, que pas grand-chose n’allait changer, mais qu’il fallait bien cet accord. « Ce qui va concrètement changer, c’est l’activité de l’église catholique qui va désormais s’appliquer dans un cadre juridique bien défini », a succinctement dit le cardinal Pietro Parolin.
Dans un premier temps, les termes exhaustifs de cet accord n’ont pas été révélés à la presse. On sait par ailleurs que l’église catholique a réalisé de gros investissements au Congo, notamment dans le secteur de l’éducation. Plusieurs structures scolaires ont été construites au Congo depuis avant l’indépendance de 1960. De nombreux cadres congolais, aujourd’hui aux affaires, ont été formés dans ces écoles.
En début des années 1970, toutes ces structures sont tombées entre les mains de l’Etat au nom de la nationalisation. Il a fallu attendre jusqu’en 1991 pour qu’un acte de la conférence nationale souveraine remette aux catholiques leurs écoles. Un retour qui s’est fait très progressivement, le cas du lycée Lumumba qui a déménagé de son cadre de Javouhey seulement en 2014.
Entre temps, le Congo et le Vatican étaient devenus liés en mars 1977 par un accord diplomatique. Il est vrai que 40 ans après, le Vatican n’a jamais accrédité un représentant du Congo au Saint-Siège, alors qu’à Brazzaville, il y a bel et bien une nonciature apostolique.
L’accord qui est signé le 3 février à Brazzaville devra permettre de faire le tour de toutes ces questions. Le cardinal Pietro Parolin a d’ailleurs déclaré que l’accord cadre ne profitait pas seulement à l’église catholique. « Mais aussi à l’Etat congolais et à d’autres confessions religieuses, car nous avons réaffirmé la liberté du culte et le respect des droits de l’homme », a souligné le Secrétaire d’Etat du Vatican.
Il a promis transmettre au pape François, le chef de l’église catholique, l’envie du Congo de le voir visiter le pays. « Le pape aime beaucoup l’Afrique, et nous espérons que dans ces prochaines visites, le Congo sera parmi les pays choisis. Ce serait d’ailleurs à la suite de Jean-Paul II », a dit le cardinal.
La dernière visite d’un pape au Congo remonte à 1980. Jean-Paul II avait visité Brazzaville en provenance de Kinshasa en RDC.
Le séjour de travail du Secrétaire d’Etat du Vatican s’achève le 4 février par une messe à la basilique Sainte-Anne de Brazzaville, où participera le chef de l’Etat Denis Sassou N’Guesso.