L’empereur de la CAF enfin déboulonné
L’éternel président de la Confédération africaine de football (CAF), Issa Hayatou, 70 ans, a été battu le 16 mars à l’élection de la présidence de la CAF, alors que le Camerounais tentait de renouveler un énième mandat. Sa défaite a été sans appel face au Malgache Ahmad Ahmad.
Le Malgache vient ainsi mettre fin au règne de Issa Hayatou, à la tête de l’instance depuis 1988 et qui n’a obtenu que 20 voix. Lors du congrès électif de la CAF, président Hayatou s’est attiré les faveurs de 34 membres sur les 54 présents.
Pour certains observateurs, cette victoire est le signe d’une nouvelle ère pour l’instance africaine de football.
Ancien joueur, entraîneur et ministre de la Pêche de son pays, Ahmad Ahmad, avait axé sa stratégie sur « une transparence dans la gestion » de la CAF et la fin des « pratiques obsolètes ».
Relativement méconnu du grand public par rapport à son adversaire Issa Hayatou, Ahmad Ahmad a déjoué les pronostics donnant son adversaire vainqueur.
Dernier dignitaire du football mondial, Issa Hayatou a été épargné par les affaires qui ont emporté Sepp Blatter et Michel Platini dans le cadre du scandale de corruption à la Fifa. Il est notamment soupçonné d’avoir accepté de l’argent en échange d’un soutien au Qatar pour l’obtention du Mondial-2022. Des accusations qu’il a toujours niées. Tout comme Ahmad Ahmad, cité lui-aussi par le Sunday Times comme ayant perçu 30.000 à 100.000 dollars en échange de son vote pour le Qatar.
L’issue de cette élection, pour le moins surprenante, porterait selon le camp Hayatou la marque du nouveau président de la Fifa, Gianni Infantino présent à Addis-Abeba et accusé depuis le début d’avoir pris parti pour le Malgache. Ce que l’intéressé dément formellement. Quoi qu’il en soit, c’est une autre histoire du football africain qui commence à s‘écrire.