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Les Brazzavillois rendent hommage à Papa Wemba trois ans après sa disparition

De nombreux mélomanes et critiques de musique de Brazzaville ont pris d’assaut la salle de spectacles de l’Institut français du Congo (IFC) qui a organisé le 24 avril un hommage à l’artiste Papa Wemba à travers une projection d’un film sur l’histoire du musicien. Les participants ont ensuite suivi une table-ronde et un concert autour des chansons puisées du long et riche répertoire de Papa Wemba.

Cette même soirée a connu la participation de la fille biologique de Papa Wemba, du nom de Godeline Nana Shungu, qui a partagé avec le public les souvenirs qu’elle gardait de son père. « J’ai perdu ma maman très tôt. Il a toujours été là de loin ou de près pour me soutenir. J’étais tout le temps dans ses bagages », a-t-elle avoué.

L’artiste musicien Roga-Roga, invité, a témoigné de sa proximité avec celui qu’il ne cessait d’appeler simplement « Papa ». Il est parti de leur première rencontre aux multiples conseils que le patriarche ne cessait de lui prodiguer sur tous les domaines, afin de mieux tenir la barque.

De son côté, Alain Akouala Atipault, ami de Papa Wemba, a expliqué au public la signification des cris lancés par l’homme à l’instar de « Ché, Ché Gué » pour évoquer le leader cubain Ché Guévara. « Papa Wemba voulait dire suivons le guide », a-t-il dit.

« Papa Wemba était un homme sans âge. Le son de la rumba produit par sa musique égayait toutes les couches sociales. Son crédo était de sortir tous les affligés de leur trou. D’où une diversité de cris a ponctué ses chansons. Les enfants de la rue, les démunis qu’il appelait « mpiakaneurs », les paralytiques, les « yankee », les nantis, les familles modestes, tous y trouvaient leur compte. L’artiste se montrait ainsi généreux envers tous », a témoigné Alain Akouala Atipault.

Cette cérémonie ne pouvait épargner les sapeurs des deux rives qui ont exhibé les pas de ce qu’ils appellent « la diatance ». Cette partie s’est faite au son du titre Matébu de Papa Wemba, « le kuru yaka », « le grand Mumbafu », « vieux bokule » ces noms tirés parmi d’autres qui lui avaient été attribués.