Les commerçants de Talangaï boudent toujours le marché maman Mboualé
Construit et mis à la disposition des populations en 2017 par le député de la 5e circonscription de Talangaï à Brazzaville, Claudia Ikia Sassou Nguesso, le marché moderne Maman Mboualé est quasiment inoccupé par les vendeurs qui préfèrent vendre dans les ruelles et sur la 2e sortie nord de Brazzaville.
L’occupation du marché Maman Mboualé est un véritable paradoxe pour les populations des quartiers Petit-chose, Maman Mboualé et Ngamakosso qui ne comprennent pas pourquoi les commerçantes ne s’empressent pas d’occuper ce joyau qui devrait désormais leur permettre de vendre dans des bonnes conditions hygiéniques et être à l’abri des intempéries.
« Je ne comprends pas ce que nous voulons. Est-ce vendre et acheter les aliments dans la propreté comme ici ou continuer à le faire dans les ruelles et les avenues qui ne sont pas des endroits appropriés ?», s’interroge Angélique Nkono, une vendeuse de poissons d’eau douce au marché Maman Mboualé.
Judith, une ancienne vendeuse déguerpie du marché de fortune dit marché ‘’libulu’’ justifie la rareté des commerçants au marché Maman Mboualé par des raisons d’éloignement mais surtout parce que l’accès dans ce marché serait trop coûteux.
«Pour obtenir une table au marché Maman Mboualé, il faut payer 50.000 francs CFA. Il y a également beaucoup de taxes qu’il faut payer. Je préférais vendre au marché ‘’Libulu’’ créé à cause du grand ravin de Ngamakosso parce qu’il était proche et parce que personne ne venait nous déranger pour les taxes », regrette-t-elle.
«L’information selon laquelle l’accès dans ce marché serait conditionné par l’argent est une fausse information. Nous avons quelques femmes qui viennent d’être déguerpies du marché ‘’Libulu’’ et qui n’ont rien payé au préalable. Il leur est demandé simplement le paiement des taxes de la mairie », explique une commerçante, issue du comité du marché Maman Mboualé.
Parmi les freins à l’occupation, figure le problème des préjugés qui rendent ce marché moderne infréquentable et qui ne profiterait qu’aux gestionnaires dudit marché, ont soutenu certains riverains.