Les écoles confessionnelles sont depuis quelques années sollicitées par les parents d’élèves à Brazzaville. La réalité est qu’à chaque rentrée scolaire, elles sont pour la plupart pléthoriques au préscolaire, primaire et au collège. Ces écoles jouissent d’une renommée quasiment mythique basée sur la bonne éducation religieuse.
Alors que les classent s’ouvrent pour une nouvelle année, nombreux sont les parents qui orientent plus leur choix vers les écoles confessionnelles. C’est le cas de l’école Immaculée conception que coordonne la sœur Marie Suzanne. Dans cette école que Vox Congo a visitée et dont le personnel a refusé de parler, les classes seraient pléthoriques en cette rentrée scolaire 2016-2017. Pas d’inscription selon les notes affichées, seule la réinscription est possible depuis le 5 septembre. Mais certains parents évoquent la notion du « plus rapide qui gagne ». Ils souhaitent que leurs enfants soient encadrés à cette école catholique.
« Dès que l’année scolaire en cours arrive à son terme, au mois de juillet, le parent doit déjà s’approcher de la direction de l’école pour prendre des renseignements. C’est dans cette condition qu’il aura plus de chance pour avoir de la place et inscrire son enfant », indique une mère qui a pu avoir une place pour sa fille au CP1 depuis le mois de juillet à coût de 46.000f pour toute l’année.
Selon les parents, l’école Immaculée Conception serait une bonne école en ce qui concerne l’encadrement des élèves, à tel point qu’elle est beaucoup sollicitée. Dès la maternelle, on apprend à l’enfant à former les lettres, à compter de 0 à 9 et comment ranger ses affaires ou une certaine responsabilité. Aussi, la direction de cet établissement exige des tests à l’élève ayant commencé son cycle scolaire ailleurs, avant qu’il ne soit inscrit. C’est à partir de ce test qu’elle oriente l’élève quel que soit le niveau qu’il avait atteint.
Concernant la tenue, face à la mesure du gouvernement de l’uniformiser en bleu-kaki tant dans les écoles publiques que privées, cette école confessionnelle exige que les parents confectionnent eux-mêmes la chemise kaki tout en respectant le modèle avec une poche à droite, pour les élèves du CP1 au CM2, la culote bleue est vendue à l’école. Cependant pour les CP1, la tenue est confectionnée par l’école et les parents ne peuvent qu’acheter.
Au complexe scolaire Kimbanguiste Paul Obambi, C’est depuis le 17 aout que la campagne d’inscription et de réinscription a été lancée. « Chaque jour on reçoit les parents qui viennent inscrire leurs enfants ou renouveler le contrat », a affirmé le directeur de cet établissement, Christian Ondissa précisant que les élèves qui y fréquentent ne sont pas forcément de l’église Kimbanguiste, de même que les enseignants. « Nous avons parmi nos élèves, ceux qui sont protestants, musulmans et même catholique. Donc il n’y a pas de discrimination vis-à-vis des parents qui nous sollicitent pour l’encadrement de leurs enfants. Il en est de même pour les enseignants. La plupart de nos enseignants sont des non kimbanguistes ».
Les différents cycles du complexe scolaire, Paul Obambi sont le préscolaire, le primaire et le collège. Les frais d’inscription sont fixés à 2.500f et de réinscription à 1.000f depuis toujours.Du CP1 au CM1, les frais d’écolage s’élèvent à 7.000f et de la 6e en 4e à 10.000f. Pour ceux qui sont en classe d’examen c’est-à-dire au CM2 et en 3e, les parents paient respectivement 8.000f et 12.000Fpar mois.
« On ne pourrait augmenter ces frais surtout que le panier de la ménagère devient lourd, on a gardé le même coût. Mais les places sont limitées par rapport au ratio, au nombre d’élèves que nous pouvons recevoir par classe, pour ne pas aller au-delà et qu’on se retrouve avec une classe pléthore, jusqu’au point où les élèves s’assoient à même le sol ou encore quatre à cinq par banc. Donc, nous respectons le ratio, lorsque nous l’atteignons, nous arrêtons de recevoir les parents »a-t-il indiqué
Ecole professionnelle : une école dans une école ?
Il est vrai que les parents préfèrent inscrire leurs enfants dans les écoles confessionnelles pour un bon suivi. Mais une chose est sure, c’est que dans ces écoles les écoles apprennent à faire des prières en même que les leçons. « En tant qu’école confessionnelle nous apprenons aux élèves comment faire la prière. A chaque début de cours, les enfants récitent leNotre Père que nous appelons prière de début de travail.À la fin, ils font autant.C’est ce que nous appelons prière de fin de travail. Mais tout au début. Les élèves commencent par remercier le Seigneur qui les a gardés toute la nuit et lui demandent en même temps de leur accorder la sagesse et l’intelligence nécessaires. En fin de journée, ils prient le Seigneur de garder leurs enseignants et de les garder eux-mêmes afin qu’ils puissent se retrouver le lendemain », a témoigné le directeur général de l’école kimbanguiste.
Avant que le gouvernement prenne la décision d’uniformiser la tenue scolaire, les élèves mettaient la tenue de couleurs vert et blanc, suivant l’emblème des églises kimbanguistes. La jupe, la chemise et le mouchoir de tête chez les filles et la chemise, la culotte ou le pantalon chez les garçons. Ce qui permettait de distinguer même de loin les élèves kimbanguistes. « Nous n’avons pas hésité de mettre en pratique cette nouvelle mesure. Mais, nous exigeons à notre niveau que les filles mettent la jupe dans l’optique d’aider les parents à conscientiser les enfants, à les éduquer parce que vous savez qu’aujourd’hui l’éducation des enfants devient un casse-tête avec les réseaux sociaux. Donc nous les obligeons à mettre les jupes car lorsque les filles se font confectionner les pantalons serrés cela dessine leur corps et nous trouvons que ce n’est pas intéressant. C’est pourquoi nous avons préféré que les filles soient en jupe qui doit dépasser les genoux », a-t-il expliqué, souhaitant que le gouvernement puisse instaurer également l’uniformité au niveau de la coiffure.
Pour Christian Ondissa, des mouchoirs de tête pour les filles de couleur bleu sont confectionnés au niveau de l’établissement et vendus à 500 francs CFA, pour qu’il y ait un bleu unique d’entre les filles. Le reste, ce sont les parents eux-mêmes qui s’en occupent.