Les experts appelés à réfléchir sur les stratégies pour atténuer les effets du changement climatique
La ministre congolaise de l’Economie forestière, Rosalie Matondo a invité le 2 juillet à Kintélé, commune urbaine relevant du département du Pool, les experts de plusieurs pays à mener de profondes réflexions afin de mettre en place les axes stratégiques pour l’afforestation et le reboisement, en vue d’atténuer les effets du changement climatique grâce à la préservation des forêts.
« Les experts s’accordent à reconnaître que la cause principale du dérèglement climatique est d’origine humaine, notamment les activités industrielles, l’exploitation de bois énergie, l’exploitation illégale des forêts, l’agriculture itinérante sur brûlis. Le moyen le plus sûr pour conjurer la menace climatique est de préserver les forêts tropicales qui constituent de véritables puits pour ces gaz à effet de serre. D’où les nombreux engagements et initiatives pris à l’échelle mondiale en lien avec les forêts et qui se focalisent sur leur gestion durable », a-t-elle souligné à l’ouverture de la 1ère Conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement (CIAR).
A ces assises, les experts se sont penchés sur une Déclaration mondiale, ainsi qu’une proposition d’inscrire la décennie africaine et mondiale de l’afforestation dans l’agenda des Nations unies, notamment sur l’augmentation de la couverture végétale.
Le segment des experts a relevé l’urgence d’une mise en œuvre de politique cohérente, pour lutter contre la déforestation. En effet, la perte des forêts tropicales en Afrique centrale, notamment dans le Bassin du Congo ne fait que s’accentuer. Le Bassin du Congo perd chaque année entre 2 à 3,9 millions d’hectares de forêts, ce avec un impact considérable sur le développement de la sous-région.
Les participants peaufinent une solution fondée sur la nature, en lien avec la Décennie mondiale de l’afforestation et de reboisement initiée par le Président congolais, Denis Sassou N’Guesso, en marge de la Cop 27, à Charm el-Cheikh, en Egypte, en 2022.
Intervenant à ces assises, le coordonnateur du Programme national d’afforestation et de reboisement du Congo (PRONAR) François Mankessi, a relevé que cette conférence dédiée à la problématique de l’afforestation vise à augmenter la superficie forestière mondiale sur la base d’une coopération internationale, à travers les activités d’afforestation et de reboisement. Il a insisté sur l’implication des communautés locales et autochtones dans la conservation forestière.
La nouvelle stratégie mondiale consiste à accroître la capacité de séquestration de carbone atmosphérique dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, de préserver les habitats et la biodiversité ainsi que de soutenir ou de maximiser la production des biens et services fournis par les forêts. En abritant cette CIAR, le Congo entend donc se positionner comme l’un des acteurs-clés de la lutte contre le changement climatique et de la préservation des écosystèmes forestiers de la planète. Il faut ajouter que cette conférence dédiée à l’afforestation intervient quelques mois après le sommet des trois bassins forestiers que le pays a abrité fin octobre 2023.
Les recommandations des experts, notamment sur le projet de Déclaration et l’organe chargé du suivi de la mise en œuvre de ces recommandations, seront soumises à la conférence des ministres avant le segment présidentiel.
La CIAR constitue une réponse au phénomène de dérèglement climatique, avec en toile de fond la restauration des paysages forestiers. L’événement a mobilisé plusieurs acteurs parmi lesquels l’Union africaine, la Banque africaine de développement, les agences onusiennes, l’Union européenne, les organisations non gouvernementales. Après les experts, le tour reviendra au segment ministériel de scruter de fond en comble les propositions émises par les experts, qui seront validées lors du sommet des Chefs d’État et de gouvernement prévu le 5 juin à la salle de conférence internationale de Kintélé.