Le Secrétariat Permanent du Comité interministériel de l’action de l’Etat en mer et dans les eaux continentales (SEPCIM-AEMEC) a échangé le 26 octobre à Brazzaville avec une délégation des expertsen sécurité maritime, conduite par le Chargé d’Affaires au Congo de l’Union européenne (UE), Torben Nilsson, sur la situation sécuritaire des pays du Golfe de Guinée, afin de les soutenir avec plus d’efficacité.
«Notre démarche vise à comprendre le fonctionnement des marines des différents pays, leurs difficultés en termes de surveillance maritime et comment apporter notre contribution pour plus d’efficacité au sein de ces Etats », a expliqué l’expert en sécurité maritime et consultant de l’UE Thierry Houlette.
«Cette mission qui concerne la sécurité maritime du Golfe de Guinée a été menée en République du Congo du 25 au 27 octobre, en vue de réaliser au profit de l’Union européenne, une étude qui fait partie des mesures préparatoires à l’emploi de la facilité européenne de paix pour le soutien aux marines riveraines dans le cadre de la présence marine coordonnée ou coordinated marine presence(CMP), rapporte une note adressée au Cabinet du SEPCIM-AEMEC, datant du 19 octobre de l’année en cours.
De même, «l’objectif de cette mission au Congo, est d’identifier le pays qui bénéficiera de l’appui de l’UE en matière de sécurité maritime parmi les quatre pays de l’Afrique centrale», stipule le même document.
Selon Thierry Houlette, le projet mené en partenariat avec les autorités congolaises, est une pré-étude CMP, qui vise un objectif simple, bien ciblé permettant d’ajuster l’effort de coopération et de faire augmenter l’interopérabilité entre toutes les marines qui se présentent dans les eaux maritimes du Congo et dans celles du Golfe de Guinée.
Eclairant les experts sur la politique et les stratégies menées par le Congo, en matière de sécurité maritime et sur les actions opérationnelles des ministères affiliées, le directeur de Cabinet du SEPCIM-AEMEC, Jean Claude Boukono, a mis en avant les instruments juridiques dont le Code maritime promulgué depuis 1963, ainsi que le développement du nouveau système maritime au début des années 80, ayant permis au pays de jouer un rôle prépondérant dans la sous-région.
A ce titre, il a rappelé que le Congo a initié la mise en place de l’Organisation maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (OMAOC), a mis en orbite le Mémorandum d’entente sur le contrôle des navires par l’Etat du port en Afrique de l’Ouest et du Centre (Mou d’Abuja)essentielle à la sûreté et à sécurité maritime, dont le Congo a assuré la présidence pendant plusieurs années. En outre, il a évoquél’implication du pays dans la régionalisation de l’Académie maritime d’Abidjan, sans oublier le Centre Régional pour la Sécurité Maritime en Afrique Centrale (CRESMAC) qu’il abrite.
Jean Claude Bokono a rappelé que plusieurs menaces sont observées en mer, à savoir pollution, pêche illégale non autorisée non règlementée (INN), immigration clandestine. Cependant, la plus importante parmi elles, figurentla pêche INN avec toutes ses incidences économiques.
A propos de l’axe de coopération avec l’UE, Jean Claude Boukono a souhaité qu’elle soit orientée particulièrement vers la sécurité et la sûreté en termes d’équipements sécuritaires ainsi qu’à la formation.
Thierry Houlette qui est président de la société « Groupe Prorisk» était accompagné de Henri Chavane de Dalmassy, expert aussi en sécurité maritime. En effet, la mission des experts a débuté en septembre 2022 dans les pays du Golfe de Guinée. Hormis la Guinée Bissau qui n’a pas été visité, cette délégation s’est rendue tour à tour au Nigéria, Ghana,Togo, Benin, Cameroun, Gabon. De façon plus virtuelle, la mission a été effectuée à Sao Tomé et Principe, en Côte d’Ivoire et en République Démocratique du Congo (RDC). La dernière mission des experts est prévue en novembre en Angola.