Le premier président de la Cour suprême et vice-président du Conseil supérieur de la magistrature, Henri Bouka a exhorté le 7 juin à Brazzaville les magistrats des juridictions du ressort de la Cour d’appel de Brazzaville à prendre un nouvel élan pour corriger les dérives observées afin de mieux être, mieux servir et gérer leur juridiction.
Henri Bouka a, au cours d’une réunion avec les magistrats, décrié leur comportement envers les populations. Il a estimé qu’ils sont loin d’appliquer l’article 6 de la loi de la magistrature. Henry Bouka a, par la même occasion, martelé sur le mercantilisme rampant et silencieux qui se cache sous les toges des magistrats. Le constat fait par Henri Bouka est que les magistrats ont fait de leurs fonctions une relation d’affaire mettant en cause leur masse salariale.
Le premier président de la Cour suprême les a ainsi exhorté à mettre fin à leur manière de prononcer des expressions comme « Vous êtes blanc » ou « vous êtes coupable ». Celles-ci donnent, a t-il expliqué, l’impression de faire de la Justice un pouvoir abusif et détourné.
Henri Bouka a vivement recommandé la fin des cabinets de médiation. « Ce système qui consiste à entretenir à huis clos dans un bureau, les parties en conflit dans le but de trouver un palliatif pour les départager », a-t-il précisé. Il a également demandé d’arrêter le spectacle des prestataires qui écument les couloirs en délivrant des documents dont la responsabilité revenait aux greffiers.
Le vice-président du Conseil supérieur de la magistrature a manifesté son désarroi vis-à-vis de la lenteur dans le traitement des dossiers. Il a rappelé que 304 jours est la norme établie pour rendre une décision au tribunal.
C’est au cours de la session ordinaire du 20 février 2018 qu’Henri Bouka a prêté serment en qualité de premier président de la Cour suprême.
Cette réunion avec les magistrats s’est inscrite dans le cadre des défis qu’il avait annoncés à son investiture.