Les populations autochtones sont moins sensibilisées à la Covid-19

Les populations autochtones de la communauté Bahaka sur l’axe Sembé, Souanké et Ngbala dans le département de la Sangha semblent moins engagées dans la lutte contre la pandémie à coronavirus qui sévit dans le pays. Malgré les campagnes de sensibilisation du gouvernement et des forces vives de la nation, cette couche de la population congolaise, vulnérable, reste encore moins concernée.

Depuis le 14 mars, date de la confirmation des premiers cas importés de Covid-19 au Congo, plusieurs mesures ont été prises par les autorités sanitaires et gouvernementales pour sensibiliser la population à respecter les gestes barrières afin de couper la chaîne de contamination au niveau local. Mais force est de constater que les populations autochtones, cette couche de population vivant dans la précarité, ignore jusqu’à ce jour l’ampleur de cette pandémie mortelle qui a déjà fait 22 décès et 683 cas de contamination.

D’après les responsables du district sanitaire de Sembé, Souanké et Ngbala, le manque de sensibilisation à l’endroit des autochtones aux mesures barrières pour lutter contre le coronavirus serait lié à la barrière de la langue parlée par le peuple « Bahaka».

« Pour sensibiliser et inculquer les gestes barrières édictés par le gouvernement à l’endroit de ces populations, il faut d’abord procéder à la formation des relais communautaires pour identifier les autochtones qui comprennent et parlent le français et le bahaka afin d’être capable à leur tour de mieux sensibiliser leur communauté sur les mesures barrières en langue bahaka », dit le responsable du district sanitaire, Jeodel Louya.

L’autre difficulté est liée au déplacement permanent de ces populations vers les frontières (axe Gabon et Cameroun) en quête d’endroits plus propices à la cueillette et à la chasse.

Le district sanitaire de cet axe fait ainsi un plaidoyer à tous les organisations gouvernementales et non-gouvernementales afin d’apporter un appui dans le cadre de la sensibilisation, la formation des relais communautaires, la mise en place des dispositifs de lavement des mains ainsi que les masques dans chaque village où se trouve les autochtones.

La Covid-19 qui n’épargne personne devrait ainsi interpeller les autorités sanitaires, administratives, la société civile et les élus du peuple afin d’intensifier des campagnes de sensibilisation et la dotation des populations autochtones aussi bien en dispositifs de lavement des mains mais également en vivres et non-vivres.

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