Les populations de Ntoula s’apprêtent à voter dans la poussière

Ntoula est un « village » située à une vingtaine de kilomètres dans la banlieue sud de Brazzaville, et connu pour ses carrières de pierres. Dans cette partie de Brazzaville, les populations se plaignent de la poussière qui les dérange quotidiennement. La poussière est provoquée par la navette incessante de gros véhicules transportant la pierre, des différentes carrières situées au bord du fleuve Congo.

Une habitante de Ntoula Monique Milandou, commerçante de fortune montre les morceaux de poisson salé couverts de poussière, étalés comme marchandise pour son petit commerce. « Comment peut-on vendre une marchandise couverte de poussière comme cela. Ici, tout ce que vous exposez est couvert de poussière. Cette poussière nous envahie même dans les maisons», déplore-t-elle, les yeux larmoyants à cause de la poussière.

En effet, sur cette partie du village Ntoula, il ne se passe pas 30 minutes sans voir passer des gros véhicules. Ce ballet se fait sous une poussière épouvantable. Michel Malonga pour sa part pense que les autorités congolaises ne se préoccupent pas de mettre le goudron pour mettre les populations à l’abri de cette poussière. «Brazzaville n’est rien sans Ntoula. Tout vient d’ici, le sable et la pierre. Mais, personne ne pense y mettre la voie goudronnée pour préserver notre santé», fait-il savoir.

Sylvanie Bandzouzi, une autre habitante de Ntoula, estime que les autorités congolaises n’arrivent pas déjà à bitumer la route Mbadza-Ndounga Ngangalingolo, ne seront pas prêtes à le faire pour le tronçon Ntoula-Ngangalingolo.

L’état de la route fait que le transport revienne à 300 francs CFA. En aller et retour, on paie 600 francs CFA. « Pour aller à Brazzaville, il faut donc 1.100 francs CFA en aller et retour. Imaginez la somme que l’on peut dépenser pour les enfants qui vont à l’école», se plaint Monique Milandou. Quand, la pluie tombe, il n’y a plus de transport.

 

Pour ces populations, Ngangalingolo et au village Samba Alphonse sont les zones où elles obtiennent se dont elles ont besoin. Ces populations déplorent le fait que le bâtiment qui devait abriter l’hôpital est inachevé et dans la broussaille.

Outre la poussière, les populations de Ntoula ont l’impression de vivre un monde à part. Dans cette localité, il n’y a pas d’école, de dispensaire, ni d’eau ou d’électricité et de marché. Les populations consomment l’eau de source ou de puits.

L’absence de l’école oblige les enfants de ce village de marcher 4 kilomètres pour l’école primaire située à Samba Alphonse et 8 kilomètres pour le collège à Ngangalingolo. «Ici, la réussite des enfants est problématique. Un enfant qui va à l’école passe son temps à cueillir ses mangues au lieu de poursuivre chemin jusqu’à l’école. Souvent la distance les décourage et aiment plus la pêche que l’éducation», témoigne Fletty Bazebi, un parent.

Quitter la version mobile