Close

Les populations sans acte de naissance de Zoulabouth escroquées par un administrateur

Un employé de l’Etat évoluant au district de Mokeko, dans la Sangha, a exigé 1.000 francs CFA à chacun d’habitants du village Zoulabouth pour leur fournir des actes de naissance. Officiellement, ce document, servant de déclaration tardive de naissance, devrait être gratuitement remis aux requérants.

Selon l’enquête menée par le district de Mokeko, l’opération de remise gracieuse des actes de naissance devrait toucher plus de 200 personnes. Il s’agit d’enfants et d’adultes qui n’ont aucun document officiel depuis leur naissance. Une réalité courante dans l’arrière-pays.

Seulement, à Zoulabouth, l’employé du district de Mokeko, chargé de mener cette opération, s’est illustré par une grosse escroquerie. Agissant sans l’autorisation de sa hiérarchie qui est le secrétaire général du district, l’employé, servant tantôt au protocole du sous-préfet, a exigé une somme de 1.000 francs CFA à chacune de personnes ayant besoin de ce document fondamental. Plusieurs habitants de Zoulabouth étaient déjà tombés dans cette supercherie.

Il y a donc eu rétention des documents, confisqués délibérément par cet agent véreux. Alors que le secrétariat général du district de Mokeko avait même déjà fait son rapport, satisfait d’avoir distribué gracieusement des actes de naissance à des citoyens congolais qui en manquaient, rien n’a été fait. A peine une dizaine de personnes, ayant versé les 1.000 francs CFA, ont obtenu le fameux document. Les autres, faute d’argent, n’avaient pas encore rempli la contrainte de l’agent véreux.

Il a fallu une mission du ministère de la Justice et des parlementaires, appuyés financièrement et logistiquement par l’Observatoire congolais pour les droits de l’Homme (OCDH), pour découvrir la supercherie. L’escroquerie a été mise à nu, car l’agent a été appelé à s’expliquer devant son supérieur hiérarchique. Confus, il a promis de remettre gratuitement les actes de naissance à qui de droit.

Grâce à un partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le gouvernement congolais a reçu d’importants lots d’actes de naissance pour enregistrer tardivement des naissances non déclarées. D’abord destinés uniquement aux enfants, ces documents sont également remis aux adultes dont les naissances n’ont jamais été enregistrées, notamment dans les zones rurales. Les populations autochtones sont les plus concernées. Ces documents sont gratuits.