Les taximen font les frais des pénuries interminables
Depuis le début du mois d’octobre, le carburant devient de plus en plus rare. Les plus grandes victimes restent les chauffeurs de taxi qui passent des nuits dans des longues queues devant des stations services attendant une hypothétique livraison du précieux liquide.
Une long file d’attente coloré vert et blanc, des portières grandement ouvertes, des chauffeurs somnolant sur le siège en face du volant quand ils ne font pas partie des attroupements sous l’ombre d’un arbre, d’un édifice ou encore le long d’un mur. Voilà le décor que présentent les alentours des stations services de Brazzaville en manque d’essence.
Les taximen ont depuis deux ou trois jours, vu leurs économies baisser à cause de l’oisiveté. Attendre la livraison de l’essence dans les stations services est une épreuve douloureuse. Ils sont ainsi livrés à une rude bataille de conquête de place pour ne pas rater la moindre occasion d’avancer au fur et à mesure que la sécurité le leur demande. Une vraie guéguerre.
« Il arrive que l’essence s’épuise du réservoir. A ce moment là, la vente s’arrête et il faut attendre dans un délai indéterminé. C’est stressant, croyez-moi », a révélé Emerson Kouandz, taximan qui a passé la nuit sur l’avenue Charles de Gaulle, au centre ville.
L’agent de sécurité à la station sur l’avenue Charles de Gaulle, Flavien Mboumba explique qu’une quantité de 7.000 litres approvisionne par jour les différentes stations de la capitale. « En cette période de pénurie, chacun des taximen n’aura droit qu’à 10 litres par jour, pas plus », a-t-il ajouté.
Les taximen ont dénoncé les dessous de table qui sont devenus monnaie courante pour être servi à la pompe. Ces derniers, disent-ils, vendent 25 litres à un seul usager, moyennant une somme de 5.000 francs CFA. Pour 15 litres, ils réclament 2000 francs et quelquefois, acheter les 10 litres peut coûter un surplus de 1000.