Les vacances ne se prêtent plus aux jeux en communauté
Les jeux pratiqués jadis en pleine nature et avec une forte participation de la communauté n’existent quasiment plus, les vacanciers préférant par exemple des jeux vidéo, pratiqués en isolement. On déplore l’absence de l’épanouissement qu’apportaient les jeux de communauté au niveau de la jeunesse.
Les jeux d’antan offraient la possibilité aux enfants de courir dans tous les sens, sauter, rire aux larmes, sans avoir la moindre conscience que dans la passion du jeu, ils pratiquaient-là, du sport.
Au jeu de « likolo », se cachaient la rapidité, l’adresse. Cette même adresse, on la retrouvait dans le jeu de « ndika », où il fallait sortir du creux formé dans le sol, des noix de palme séchées. On lançait une noix en l’air pour la rattraper après qu’on a pioché les autres dans le creux. Selon les tours, on passait d’une noix à deux, à trois, à quatre et plus. Tout dépendait de sa capacité. On comptait sans tarder les noix dispersées hors du trou puis, par rapport au chiffre qu’on avait atteint, on repoussait le reste des noix dans le trou et ainsi de suite. Le calcul aussi passait par là.
L’équilibre, la rapidité et la souplesse siégeaient dans le jeu de « plu-plu » où s’associaient le chant et la danse, développant ainsi la confiance en soi et à autrui, puisqu’il s’agissait de tomber à la renverse, sûr d’être recueilli par le groupe qui attendaient, en arc-en ciel, derrière. Ce jeu devenait dangereux lorsqu’il s’appliquait avec violence et brutalité. Il conduisait à la fracture d’un membre.
La vitesse se travaillait dans la course au « lipato ». Le « ndzango » apportait le fair-play qui poussaient les perdants de faire mieux au second tour. S’installait l’esprit d’analyse, de critique allant jusqu’au goût du risque en remplaçant quelques membres d’équipe, juste pour viser la réussite, quoique cela fut parfois frustrant. Cette même mentalité poussait à braver l’échec dans le cadre scolaire. D’où, répéter une classe n’était point vu comme une abomination. C’était juste reculer pour mieux sauter.
Autre aspect important dans ces jeux en communauté, c’était le phénomène d’attraction des aînés vers les enfants. On surprenait un papa, une maman, une sœur ou un frère très âgé à sauter au « silikoté », à jauger sa souplesse au jeu d’élastique. On les voyait au jeu de « likolo », attraper la bouteille remplie de sable qu’il vidait en s’efforçant d’esquiver de gauche à droite, le ballon fait de chiffons pour s’adapter dans l’air. Il agitait la bouteille qu’il vidait en courant de gauche à droite, sous le rire amusé des petits enfants qui s’attristaient une fois le tour d’essai de l’aîné terminé.
Il faut souligner qu’à travers ces jeux d’antan, les aînés profitaient de jouer par personne interposée, motivant celui-ci, secouant celui-là, depuis leur banc. Ces jeux étaient ainsi surveillés, dirigés, corrigés lorsque les participants sortaient des normes requises.