Les victimes d’érosion à Talangaï tentent de sauver l’essentiel
Les érosions de Nkombo-Matari et de Casis, en progression constante, inquiètent les populations. Face à ce qu’ils qualifient d’indifférence du gouvernement qui ne prend aucune mesure pour mettre fin à ce phénomène dévastateur, les habitants des zones touchées s’organisent pour affronter la situation en construisant des canalisations pour contrôler l’eau de ruissellement lors des pluies.
Du sable, du fer, de la caillasse, du ciment, des sacs de ciment vide, de l’eau. Voilà le matériau utilisé par les populations pour s’activer autour des cratères formés par l’érosion. De part et d’autre, des canalisations ont été construites au milieu des ruelles qui elles-mêmes ont d’ailleurs disparu. Avec elles, des vingtaines de maisons écroulées puis emportées par le torrent.
A Nkombo-Matari et à Casis, c’est la course contre la montre. Profitant de cette périodre de petite saison sèche, les populations travaillent d’arrache-pied pour terminer leur ouvrage avant les prochaines pluies de mars. Les canalisations partent de la rue pour descendre à plus de 20 mètres du sol.
« Nous travaillons ainsi du matin au soir sans aucune assistance des autorités », déplore Inkari, initiateur du projet au quartier Casis. L’homme s’est plaint du fait que s’il arrive à pleuvoir, quelques mètres de la canalisation s’écrouleront à cause de la chute d’eau qui forme un creux au bout. « Le sol devenu fragile à cause de l’eau réduit nos efforts et c’est décourageant », a-t-il ajouté.
Pour se mettre hors du danger, les habitants qui vivent à proximité des érosions restent en éveil le reste de la nuit. Ce, afin de sauver leur vie au moindre éboulement du sol quand il pleut.