L’OMS se mobilise contre la fistule obstétricale au Congo
La représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Fatouma Binta Diallo a révélé le 29 mai à Brazzaville, à l’occasion de la journée internationale de la fistule obstétricale (FO) que l’institution a changé de langage dans le but de mieux appréhender cette complication de l’accouchement qui, en plus d’être évitable, dispose des pistes de solutions.
«Le changement de langage consisterait à aller vers la femme, le centre de toutes les interventions. En un mot, le système de santé doit désormais se déporter vers la femme au lieu de l’attendre dans les parvis des centres médicaux», a indiqué Fatoumata Binta Diallo.
Elle a ajouté que l’OMS va multiplier les efforts de sensibilisation aux communautés sur la prévention des complications de l’accouchement et les opportunités de solutions face à la fistule obstétricale. L’institution va également former un personnel médical qualifié autour des secrets, méthodes et directives liés à cette pathologie jusqu’à l’éradiquer.
Le Pr Pierre Marie Tebeu a expliqué que la fistule obstétrique est une destruction de la muqueuse vaginale. «Celle-ci favorise une perforation qui met en communication la vessie et le vagin pour donner une fistule vésical-vaginale avec écoulement continu des urines par voie vaginale. La communication établie entre le rectum et le vagin créé une fistule recto-vaginale avec écoulement des matières fécales par canal vaginal. A défaut de ces premières fistules, il existe une troisième forme dite fistule mixte. Elle se manifeste par un double écoulement par le vagin, d’urines et de matières fécales », a-t-elle précisé.
Pour éviter cette pathologie, la sage-femme Sady Félicité de l’hôpital de référence de Talagaï dans le 6ème arrondissement a déterminé le rôle de la sage-femme dans le volet surveillance de la parturiente, c’est-à-dire la femme en plein travail de l’accouchement. Elle a martelé que toute blouse rose doit être à mesure de déceler toutes anomalies qui peuvent se déclencher pendant cette phase finale de la grossesse. Ce qui n’exclut pas que le suivi d’une femme en gestation est indispensable de la première à la quatrième pesée.
En mars 2018 à Abidjan, la restauration de l’atelier OMS a conclu des nouvelles directives en santé maternelle où les experts du domaine de la santé ont recommandé à la société civile d’ encourager les femmes à bénéficier des formations sanitaires reçues en attendant un accouchement assisté.
Aux chirurgiens, gynécologues-obstétriciens et urologues, ils ont demandé plus de détermination et de patience dans l’implication de l’apprentissage de la chirurgie des FO. Les professionnels psychosociaux sont appelés, eux, à mener des initiatives susceptibles d’améliorer la qualité de vie des femmes victimes de fistules, opérées ou encore souffrantes.
Quant aux décideurs, ils sont sommés à développer des conditions susceptibles de favoriser le développement des unités de prise en charge intégrées des FO en particulier, et de la santé mère enfant en général.
Au Congo, près d’une centaine de cas sont détectés chaque année.