Close

Luyzo Mboumba, autonome grâce à la photo

Armel Luyzo Mboumba, l’une des deux femmes parmi les 22 membres du Collectif Génération Elili, a confié à VOX qu’elle avait acquis son indépendance financière uniquement grâce à sa profession de photographe. Elle exerce avec passion ce métier tout en y mettant la touche personnelle, a-t-elle ajouté au cours de cet entretien.

Armel Luyzo Mboumba a commencé la photographie très jeune en 2009 grâce à un appareil photographique offert par son petit ami. « Avec cet appareil, je commençais à photographier et à vendre les photos. Petit à petit, avec l’argent que je gagnais, je me passais de l’argent de poche que les parents pouvaient me donner. Et je suis devenu, au fil du temps, indépendante financièrement », confie-t-elle.

Nantis d’un master 1 en comptabilité et gestion financière, obtenu en 2013, Armel Luyzo Mboumba a préféré ne pas exercer dans une entreprise pour se consacrer totalement à la photo. « Je me suis rendu compte que je suis amoureuse de la photo. J’ai renoncé à un contrat à durée indéterminée avec un bon salaire, pour la photo. Je me dis que mon avenir est dans la photo, pas ailleurs », précise Armel Luyzo Mboumba.

De ses relations avec les autres photographes, en majorité hommes, Armel Luyzo Mboumba affirme qu’elle se sent meilleure dans l’exercice de son art. « Je voulais montrer qu’en tant que femme, je pouvais réussir dans ce métier que l’on pense, parfois à tort, réservé aux hommes. Ce qui compte, c’est la compétence, pas le physique. Ce qui m’a fait tenir, c’est la confiance en moi et en ce que je faisais. Quand on fait un métier d’homme, il faut donner son opinion, s’affirmer. Ne pas se laisser décourager ou se laisser marcher sur les pieds. Aujourd’hui, je donne des conseils aux autres et je forme aussi. J’essaie aussi de pousser les filles passionnées dans les métiers d’homme de continuer à s’affirmer pour devenir meilleure », conseille-telle.

« J’ai eu la chance de bénéficier d’une formation. C’est ce qui me distingue des autres photographes qui ne s’arrêtent qu’à la couleur, à l’image. Moi, je mets mes émotions, je fais attention aux détails pour faire les photos. Avec ce métier, je m’extériorise, je m’exprime. Je raconte des histoires et remonte le temps. La photographie est pour moi un trésor », explique-t-elle.

Armel Luyzo Mboumba assure qu’elle s’est affirmée aujourd’hui dans son métier. « Actuellement je fais mes prestations dans des magazines de l’intérieur et à l’extérieur. Je travaille aussi pour les entreprises, les banques où je suis payée comme photographe titulaire. Avec mon métier, je savais que je pouvais approcher les grandes personnalités et entrer dans les endroits prestigieux. Je travaille avec le projet OSIANE, Get in the ring. Je suis correspondante photo du New York Times au Congo », indique-t-elle.

Pour son avenir, Armel Luyzo Mboumba pense qu’il faut diversifier la photographie. « Dans la photo, je me suis rendue compte qu’on peut créer d’autres métiers. J’aimerais ouvrir un grand centre où il y aura tous les métiers de l’audiovisuel. Aujourd’hui la photo m’a emmené dans le cinéma. J’ai déjà réalisé un court métrage. Je prépare une exposition photo sur l’environnement et le climat », conclu-t-elle.