L’artiste peintre Princia Bantsimba fait des tableaux en picotages à base de mélange d’argile, de coquillage d’escargots et de tissus. Ces articles attirent du monde sur les points de vente. Grâce à ce métier qui lui permet de vivre, il s’efforce de valoriser l’art.
Fils d’un sculpteur, il s’est d’abord intéressé à la poterie avant d’être passionné par la peinture sur toile. C’est en 2001, lors d’une exposition à la galerie du « Bassin du Congo » de Brazzaville que se découvre un véritable goût pour la peinture. Et plus tard, il peaufine son art en y apportant du picotage.
Maitre Bantsimba utilise plusieurs outils pour confectionner ses tableaux. Il s’agit de tissus, de contre-plaqués, de pelles coupantes, de pinceaux fins, de cailloux, de peinture. Les outils de bonne qualité sont difficiles à trouver, c’est pourquoi l’artiste préfère passer des commandes aux Emirats arabes Unies à Dubaï. A cela s’ajoute les coquillages qui sont difficiles à trouver et il en a importés 250 sacs du Nigéria. « Les autres difficultés sont liées à la clientèle qui a du mal à payer la totalité de la somme requise pour la confection d’un tableau en picotage », confesse l’artiste, un peu amer.
Maitre Bantsimba a gagné une somme de 400.000 francs CFA au jeu de « Jackpot » remporte la somme de 400.000 francs CFA ce qui l’incite à investir dans l’achat du matériel nécessaire pour créer un tableau. Les prix des tableaux varient entre 50.000 et 1.200.000 francs CFA. Tout dépend des exigences de la clientèle. Maitrisant son art, ces potentiels clients sont les congolais de la diaspora ainsi que quelques particuliers dans les villes de Brazzaville, Dolisie et Pointe-Noire.
Une activité qui fait ses preuves
Me Bantsimba réalise des bénéfices de l’ordre de 750.000 francs CFA pour 50 pièces d’art dont le coût de fabrication est de 250.000 francs CFA. Il atteint un chiffre d’affaires annuel de plus de 8 millions de francs CFA. L’artiste n’est pas malheureux du tout, quoi que le contexte économique soit difficile. Outre la peinture des tableaux en picotage, l’artiste a également un matériel qui permet de fabriquer les tuiles et des carreaux.
Princia Batsimba emploie une quinzaine de personnes qui sont à 20% pour chaque tableau vendu. « Dans un mois, je peux vendre 4 à 5 tableaux, tout dépend de la demande. Une fois, pendant un festival panafricain d’art organisé en 2013 à Brazzaville, j’avais vendu 75 tableaux en une semaine », révèle-t-il.
Transmettre son savoir et ambitionné une galerie
Pour la transmission de son art, maitre Bantsimba a créé une ONG dénommée « CAAM » qui est un centre d’encadrement, d’apprentissage des métiers artisanaux et poterie à des enfants de la rue et des orphelins.
Depuis la création de l’ONG 130 enfants ont été déjà formés.
« J’ai l’ambition de posséder une grande galerie d’art mais l’environnement économique instable du pays ne permet pas aux banques de m’octroyer du crédit », déplore le jeune peintre.