Considéré comme un aliment des populations de la République démocratique du Congo (RDC) ou simplement pour les démunis, le légume dit « Matémbélé » est de plus en plus prisé par les ménages congolais. Vendu par les femmes grossistes au marché Total dans les premières heures de la matinée, un tas se négocie généralement à 100 francs CFA. Les vendeuses de ce légume fouillent et farfouillent les bas-fonds des quartiers de Brazzaville comme Diata, Makazou pour cueillir la précieuse feuille.
Pris au départ pour un légume dont la consommation est propre aux familles démunies, le «matémbélé » baptisé « mokondzi ya ba ndunda » en République démocratique du Congo (RDC) a fini par intéresser la quasi-totalité des brazzavillois de par son goût succulent. De plus, sa cuisson nécessite juste quelques pincées de sel de cuisine diluées dans un peu d’eau. Le strict minimum dont dispose tout ménage. Un feu pétillant ne manquera pas de donner le résultat d’une sauce toute verte sous forme de ratatouille. Il faut dire que le séjour des congolais en RDC lors de la guerre du 18 décembre 1998, a fini par les convaincre de l’opportunité d’inviter ce légume à leur table.
Le « matémbélé » se vend très tôt au marché Total par petits paquets de 100 francs CFA. « Un tas vendu d’une valeur de 5.000 francs s’épuise en un clin d’œil, avant 7 heures », a témoigné « mère Clo », une femme qui a fait de la vente de ce légume sa spécialité.
Pour discipliner les vendeuses, une vente rotative a été adoptée. « Nous vendons par équipe, selon les jours, pour faciliter la vente et éviter les disputes entre nous », a ajouté la grossiste qui ne vend spécialement que les dimanches. Cette maraîchère possède tout un espace pour ne pas à aller chercher loin.
Riche en fer, le « matémbélé » est recommandé aux nourrissons prématurés pour leur bonne croissance. La nourrice recueille la soupe de ce légume qu’elle associe à la bouillie locale obtenue à base du maïs blanc. Régulateur de sang, le « matémbélé » est très nutritif dans l’organisme des personnes vivant avec l’anémie.
En outre, il remonte facilement les malnutris, des plus jeunes aux adultes.
Aujourd’hui prisé comme jamais, ce légume a pris place dans des jardins potagers. S’il s’adapte à tout type de terrain, une terre suffisamment humide est préférable. Pour preuve, on rencontre parfois le « matémbélé » aux alentours des douches externes et misérables entourées de tôles usées. D’où la réticence chez certains à le mettre dans la bouche quel que soit le talent culinaire du cuisinier.