Des méthodes de prévention du SIDA font débat auprès des lycéens de Brazzaville

Les élèves de Terminale du lycée Lumumba se sont différemment prononcés le 1er décembre à Brazzaville sur les méthodes de prévention au  VIHSIDA. Nombreux reconnaissent le préservatif et l’abstinence comme des moyens efficaces, mais avouent toute leur peine à les mettre en pratique.

Elève de série D, Clanette Matondo, 17 ans, indique que le préservatif est un « refuge » pour toutes les folies d’amour. « Je ne vois pas comment des jeunes gens qui ont leur avenir à préparer peuvent s’hasarder à avoir des contacts sexuels sans se protéger. C’est la folie, c’est l’inconscience », dénonce la lycéenne.

Un point de vue pourtant magistral, mais que ne partagent pas plusieurs élèves de son établissement scolaire. Merveille Nzaba, 20 ans, juge par exemple de « corps étranger » le préservatif dans la relation sexuelle.  Pour lui, Dieu a créé l’homme et la femme pour qu’ils restent « naturels ». Or, le préservatif «  nous empêche de ressentir plus de plaisir pendant les rapports sexuels ».

Le lycéen estime également que le préservatif présente des risques pour la santé. « C’est un instrument qu’on a fabriqué à partir des formules chimiques. Donc, selon moi, utiliser le préservatif n’est pas trop bien parce qu’il y a des conséquences. Par exemple l’huile qui lubrifie, nous ne savons pas avec quelle matière elle est fabriquée et cela peut poser des problèmes. Aujourd’hui on parle du cancer du col de l’utérus. Si nous cherchons les causes, le préservatif figure en bonne place », indique visiblement inquiet.

Parlant de l’abstinence, certains élèves du lycée Lumumba affirment que ce n’est pas facile. Le manque de moyens influence les jeunes filles surtout dans leur prise de décision. « Face à l’argent, on oublie d’exiger le préservatif. La pauvreté est un facteur important dans la contamination du SIDA. Même si une jeune fille peut se dire de s’abstenir, tant que les conditions de vie ne sont pas réunies, elle sera toujours tentée d’aller se prostituer», a ajoute l’élève Nzaba.

« L’abstinence est difficile à appliquer », lâche une élève dans la cour du lycée et au milieu de ses copines de classe. « Parce qu’en tant que jeune, on se donne au sexe, on veut bien le goûter. Mais si vous nous dites de s’abstenir, il y aura beaucoup de gens qui ne vont pas l’accepter», explique-t-elle, toujours dans le même enthousiasme.

La journée mondiale de lutte contre le VIH SIDA est célébrée cette année sous le thème : « Objectif zéro, zéro nouvelle infection VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au SIDA ». L’objectif c’est d’arriver à un monde sans Sida. De ce fait quelle serait la meilleure méthode pour en arriver là ?

Après avoir suivi l’exposé de Dr Paul Boumandoki sur les moyens de prévention du VIH SIDA notamment le préservatif, la fidélité et l’abstinence, au cours d’une rencontre de sensibilisation à cette pandémie, les futurs bacheliers n’ont pas hésité à libérer leurs pensées. La rencontre avec les élèves du lycée Lumumba était organisée par l’Association Initiative d’aide au développement.

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