Le modèle Kenyan M-Pesa a montré la voie au monde et en Afrique en matière de mobile banking. En créant Tinda, une plateforme de paiement mobile qui se profile déjà comme révolutionnaire, Laud Obami, jeune ingénieur congolais, veut briser les barrières encore visibles pour aider les populations africaines très peu bancarisées à avoir accès à des services grâce au développement des télécommunications mobiles.
Il ne sera pas nécessaire d’avoir un compte en banque pour bénéficier des faveurs des services de Tinda Mobile banking. Propulsé par la Fondation BantuHub, le projet a déjà démarré. D’ailleurs, une importante banque de la place testerait le produit pour proposer, dans les jours à venir, des services à valeur ajoutée. À Pointe-Noire, dans la capitale économique, deux institutions de micro finances, Microcom et Oméga investissement ont fait le choix de l’application dans la gestion de la paie de certains ouvriers évoluant au sein des structures pétrolières. La liste est longue.
« Avec ces institutions de micro finances, il s’est posé un problème puisqu’elles utilisent des systèmes obsolètes. D’où la nécessité de proposer la mise à jour du système leur permettant de s’arrimer aux nouvelles exigences internationales », explique Laud Obami, ingénieur en informatique de formation, web développeur de profession, créateur de Tinda.
« Le choix s’est porté pour un premier temps au sein des banques nationales en raison de la naissance du produit au Congo », précise-t-il.
Tinda Mobile banking, l’alternatif ?
À la différence des plateformes de paiement en ligne comme PayPal qui s’adosse essentiellement sur un compte bancaire en utilisant les coordonnées et le numéro de carte comme référant, Tinda peut passer droit. Le système, qui combine les deux techniques, brise les schémas souvent conventionnels des modèles de « mobile banking » existant qui usent souvent de cartes bancaires, à l’instar de M-Pesa, Orange Money en RDC ou encore Hello Bank en Belgique.
« Le système PayPal est insuffisant pour nous les Africains car il faudrait avoir une carte bancaire or au Congo le taux de bancarisation est estimé à 5%. Nous avons amélioré le système PayPal en offrant aux usagers la possibilité d’utiliser nos services même sans être bancarisé ».
Le système fonctionne avec une connexion internet sur un smartphone ou un téléphone basique, qu’importe le réseau de téléphonie mobile, et même hors connexion. L’application est fonctionnelle sur un ordinateur connecté à Internet. Souhaitant participer à l’amélioration du taux de bancarisation au Congo et en Afrique, la plateforme vise également à aider les utilisateurs de migrer vers la création des comptes bancaires.
Mode d’emploi
Pour recharger les comptes, des cartes prépayées seront mises en place par une banque et rendu disponible. Ensuite le numéro de téléphone de chaque individu constitue le premier identifiant nécessaire aux opérations qui permettent de recevoir de l’argent dans un établissement de finance partenaire du produit « Tinda ». Une fois la transaction faite, celui qui réceptionne reçoit une notification par sms qui lui donne des informations sur l’expéditeur, le montant, et le code de la transaction. Des personnes détentrices de compte en banque peuvent également interagir avec les services Tinda, dans des établissements abonnés à la plateforme.
Un défi de langue date
La création en 2014 de la plateforme « Tinda » s’est faite sur fonds propres. La startup est une société à responsabilité limitée (SARL) avec un chiffre d’affaire de près de 7 millions de FCFA qui ne cesse d’évoluer. Elle emploie pour l’heure cinq personnes.
L’ambition de « Tinda » est de permettre à l’Africain de réaliser aisément ses transactions financières. « Tinda » se fixe comme objectif dans les cinq ans de créer des emplois nouveaux, directs et indirects.