Le directeur exécutif de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), Trésor Nzila a indiqué le 4 décembre à Brazzaville, à l’issue d’un échange avec le ministère de la Justice et les partenaires techniques et financiers sur les questions des populations autochtones, que la situation difficile de cette minorité exigeait une prise de conscience et une contribution de tous pour leur permettre de jouir pleinement des droits civils garantis par la Constitution congolaise.
«Notre pays avait adopté en février 2011 la Loi 5-2011 portant protection des populations autochtones. Sept ans après, cette loi n’est pas encore appliquée par manque de texte d’application. Une manière de permettre aux uns et aux autres de se rendre compte des déviances des populations bantous qui continuent à considérer les peuples autochtones comme des sous-hommes», a expliqué Trésor Nzila.
Pour tordre le coup à l’ignorance et le dénie des uns et des autres sur les droits des autochtones l’OCDH a récemment effectué une mission conjointe avec le ministère de la Justice et des élus locaux à l’intérieur du pays, afin de se rendre compte des réalités des peuples autochtone avant de faire des propositions concrètes au gouvernement.
«A travers cette mission conjointe avec l’OCDH, nous sommes allés tâter la réalité des problèmes des autochtones sur le terrain. Ces populations éprouvent des difficultés socio-sanitaires, économiques et juridiques. Avec la ligne budgétaire destinée au leur recensement nous réactualiserons nos données démographiques les concernant, pour mieux cibler l’action du gouvernement», a précisé Justin Assoyi, le directeur général de la Promotion des populations autochtones.
Mais ces bonnes intentions devront bénéficier d’un cadre institutionnel adéquat afin d’apporter les solutions idoines aux problèmes des populations autochtones.
«Il y a également le texte d’application de la Loi 5-2011 qui est sur une bonne voie. Il viendra changer beaucoup de choses dans la prise en compte des problèmes des autochtones, aussi bien sur leurs droits, leurs devoirs, leurs relations avec les bantous et la prise en compte de leurs problèmes par le gouvernement», a poursuivi Justin Assoyi.
Pour le directeur exécutif de l’OCDH, le temps n’est plus aux discours mais aux actes. Ainsi, après sa mission dans l’hinterland et l’échange interactive avec le ministère de la Justice, certains Procureurs de la République, des responsables des collectivités locales et les partenaires techniques et financiers, Trésor Nzila veut que les lignes bougent grâce aux propositions concrètes qui seront remises aux autorités du pays pour en faire un bon usage.
«A l’issue de cet échange, nous avons évoqué la mise en place des points focaux en milieu autochtone pour faire le relais des informations avec les autorités judiciaires, les services de l’ordre, la société civile et le gouvernement. Nous avons aussi convenu de la synergie des efforts entre société civile, gouvernement et partenaires techniques et financiers pour une meilleure coordination de nos actions communes», a conclu Trésor Nzila.