Le célèbre artiste musicien congolais Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, décédé sur scène le 24 avril à Abidjan en Côte d’ivoire, au Festival des musiques urbaines d’Anumabo (Femua), a été mis en terre mercredi 4 mai au cimetière Nécropole entre ciel et terre, à la périphérie de Kinshasa en RDC.
Papa Wemba a eu droit à des hommages populaires et officiels. La dépouille mortelle du roi de la rumba congolaise a été exposée au palais du peuple deux jours durant, où des hommages lui ont été rendus. Peu avant le départ pour le cimetière, une messe a été dite en sa mémoire par le cardinal Mosengwo Pasinya, en la cathédrale Notre-Dame, à la demande du Vatican. Toutes les couches sociales de Kinshasa se sont inclinées devant la dépouille, saluant le roi de la Sape (Société des ambiançeurs et des personnes élégantes), concept qu’il a inventé dans les années 1970 pour mettre en exergue les vêtements.
Lundi, le président Joseph Kabila lui a décerné, à titre posthume, l’une des plus hautes distinctions du pays, celui de Grand officier de l’Ordre national des Héros nationaux. Papa Wemba est la troisième personnalité à en bénéficier après Emery Patrice Lumumba et Laurent Désiré Kabila. La Côte d’Ivoire l’a aussi élevé au rang de Commandeur de l’ordre national.
Né le 14 juin1949 à Lubefu au Congo belge (dans l’actuelle province du Sankuru en République démocratique du Congo), Papa Wemba « Baka dia kuba » débute sa carrière musicale en 1969, avant de participer à la création de l’orchestre Zaïko Langa-Langa. Après avoir créé deux ensembles musicaux qui ne feront pas long feu, Isifi Lokolé et Yoka Lokolé, « Vieux Bokoul » crée, en 1977, Viva La Musica.
Papa Wemba s’est aussi essayé au cinéma. Il a joué un rôle de premier plan dans le film « La vie est belle », en 1987. Il apparaît également en 1997 dans « Combat de fauves » de Benoît Lamy. En 2012, il joue un petit rôle dans le film dramatique belge « Kinshasa Kids » de Marc-Henri Wajnberg.
Invité à la neuvième édition du Femua, un événement musical organisé par le groupe ivoirien Magic Système, c’est en plein concert qu’il rend l’âme.
Le ministre RD Congolais de la culture a plaidé pour la construction d’une salle de spectacles baptisée en son nom et de faire de la date du 24 avril, journée de la rumba congolaise. Alors que le gouverneur de la ville de Kinshasa a promis la construction d’un mausolée en sa mémoire.