Le président du Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC), Philippe Mvouo a interpellé, le 15 septembre à Brazzaville, lors de la présentation de son rapport sur la couverture médiatique des dernières élections congolaises, les acteurs des médias d’ouvrir les espaces de débats pour alimenter le dialogue entre les citoyens. Il a aussi exhorté les responsables politiques de ne pas décliner l’invitation aux débats organisés par les médias.
Dans son rapport, le Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC) a souligné que les médias et les acteurs politiques n’ont pas respecté les dispositions relatives à la couverture médiatique avant et pendant les élections.
Philippe Mvouo a dénoncé le non-respect, par les médias, de la répartition équitable de la parole entre les candidats, la couverture inégale des différents meetings des candidats.
Aux acteurs politiques, le rapport reproche l’utilisation d’une communication politique qui a fait plus étalage des candidats au lieu de défendre leur programme. En fin l’utilisation de l’effigie du président de la République par les candidats proche du pouvoir et l’usage des messages truffés de fautes.
Pour corriger toutes les insuffisances constatées, Philippe Mvouo a demandé aux professionnels de l’information et de la communication de faire que leurs médias soient des vrais espaces de débats qui alimenteront le dialogue entre les citoyens de tout bord. « Car l’effet thérapeutique du dialogue est d’exorciser le mal, le mal du mépris de l’autre, des exclusions aveugles, de la haine ethnique, de la division et de la violence », a dit-il dit.
Pour lui, l’économie des débats entretenue par les différents acteurs des médias crée un désert d’idées, « rendant ainsi drépanocytaire notre démocratie ». « Vous solidifierez les valeurs de la démocratie dans la conscience collective, en vous investissant professionnellement par la qualité de vos programme », a-t-il poursuivi.
Philippe Mvouo a dénoncé l’insuffisance de moyens financiers alloués à son organisme pour assurer la régulation des médias en période électoral. L’insuffisance de ces moyens ne lui a permis que de déployer cinq membres de son organisme dans cinq départements au lieu de douze que compte le Congo. Une situation qui ne lui a pas aussi permis de publier l‘ordre de passage des candidats dans les médias. « Ce qui a occasionné un désordre indescriptible observé lors des élections. Les candidats les plus fortunés ont marché sur les indépendants et les moins fortunés. Les journalistes faibles ont ainsi été pris en otage par eux en rendant des reportages aux allures de propagande », a-t-il déploré.
Le président du CSLC a demandé aux acteurs politiques de tout rang, de tout grade et de toute qualité de faire de la parole le mortier des idées contradictoires qui cimentent l’unité nationale et balisent les voies du développement du Congo. « Prenez part avec courage et élégance aux débats organisés par les médias. C’est la démocratie qui grandit. C’est le Congo qui gagne en s’assurant par là une paix véritable et un futur radieux », a-t-il conclu.