Le ministre de la Justice, des droits humains et de la promotion des populations autochtones Pierre Mabiala a indiqué le 10 décembre à Brazzaville que le Congo « n’avait pas de leçon à recevoir des pamphlétaires », en matière des droits de l’homme. Pour le ministre de la Justice et des droits humains, « le temps des pamphlets et des critiques stériles en matière des droits de l’homme est révolu au Congo ».
Le membre du gouvernement s’est exprimé ainsi au cours d’une rencontre entre acteurs étatiques et de la société œuvrant sur les droits de l’homme au Congo. Un jour avant cette réunion, l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) avait accusé les autorités de mettre les droits des populations « en danger ».
« Le Congo avance. Le Congo travaille à protéger et à promouvoir les droits de l’homme. Nul ne réussira à le détourner de cette voie noble choisie par son peuple qui en fait un idéal. Pendant que les pamphlétaires et les maitres-chanteurs passent leur temps à satisfaire les intérêts égoïstes des lobbys étrangers, le gouvernement de la République du Congo travaille, en revanche, à garantir la protection des droits de l’homme », a martelé Pierre Mabiala en présence des fonctionnaires des Nations Unies, des acteurs de la société civile et des journalistes.
La réaction du gouvernement a été cinglante. Les pouvoirs publics sont constamment égratignés par les activistes des droits de l’homme pour des violations permanentes des droits et libertés fondamentaux des populations. Les agents de l’Etat sont cités dans divers rapports de la société comme auteurs principaux de ces violations.
Dans un rapport récemment publié à Brazzaville, deux ONG locales, l’Association pour les droits de l’homme et univers carcéral (ADHUC) et l’Action contre la torture au Congo (ACAT) ont répertorié et dénoncé près de 250 cas de torture perpétrés ces douze derniers mois.
Des allégations que l’OCDH corrobore dans sa déclaration faite aux médias le 9 décembre dans la capitale. Selon le directeur exécutif de l’OCDH Trésor Nzila Kendet, « les droits de l’homme sont sous menace au Congo », arguant que beaucoup de personnes sont victimes des actes de torture, « même pour des faits politiques ».