Les autorités camerounaises ont brûlé dans le cadre de la lutte contre le braconnage plus de 3 tonnes d’écailles de pangolin. Ce pays d’Afrique centrale est engagé comme le Congo dans la lutte pour la protection des espèces animales en voie de disparition. Le Congo et le Cameroun agissent à travers des politiques pour préserver leur faune sauvage.
Alors que la journée internationale du pangolin, célébrée le 18 février de chaque année, est passée sous silence au Congo, au Cameroun, le grand voisin forestier, les autorités se sont attaquées aux saisies du braconnage. C’était lors d’une cérémonie au cours de laquelle plus de 3 tonnes d’écailles de pangolin saisies dans des opérations d’application de la loi sur la faune au cours des dernières années ont été brûlées. Cette destruction publique des écailles de pangolins, la première du genre en Afrique, s’est déroulée dans les locaux de la délégation régionale des forêts et de la faune à Yaoundé la Capitale politique.
L’humanité célèbre chaque année, plus précisément le troisième samedi du mois de février, la journée mondiale du pangolin. Objectif, sensibiliser le grand public sur les méfaits du braconnage des pangolins ainsi que les mesures mises en œuvre pour empêcher l’extinction complète de l’espèce. Cette année, l’événement a été célébré sous le thème : « Les pangolins constituent une grande source de richesse pour l’Afrique. Ensemble protégeons nos Pangolins ».
La destruction des écailles des pangolins fait partie de la stratégie du gouvernement camerounais visant à intensifier la lutte contre le trafic de pangolins en envoyant un message fort de tolérance zéro du gouvernement au trafic. Dans le cadre de cette stratégie, le gouvernement camerounais a mené de nombreuses opérations d’application de la loi faunique contre les trafiquants de pangolin au fil des ans. Juste le mois dernier, 5,4 tonnes d’écailles de pangolins ont été saisies à Douala avec l’arrestation de deux ressortissants chinois lors d’une opération assistée techniquement par l’organisation The Last Great Ape (LAGA).
En décembre dernier, plus de 650 kg d’écailles de pangolin prêtes à être exportés illégalement ont été saisis à l’aéroport international de Nsimalen et quatre personnes, y compris des responsables de l’aéroport, ont été arrêtées. Avec ces mesures, le gouvernement espère freiner le trafic du pangolin dans le pays. Plus de 20 000 kg d’écailles de pangolin originaires de la sous-région de l’Afrique centrale ont été saisis au cours des cinq dernières années et des mesures énergiques des gouvernements de la région sont nécessaires pour changer la tendance actuelle.
Les pangolins sont considérés comme les mammifères les plus braconnés au monde. L’année 2016 était spéciale pour cette lutte, en ce que toutes les huit espèces de pangolins ont été inscrites à l’Annexe I lors de la 17e conférence des parties à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Cela signifie que le commerce international de toute forme de pangolin est strictement interdit.
La Journée Mondiale du Pangolin est une excellente occasion pour souligner l’importance de l’espèce et les mesures mises en œuvre pour empêcher son extinction, en particulier en Afrique centrale où les pangolins ont reçu peu d’attention en matière de conservation et où il existe un manque de connaissance de l’impact du commerce national et international sur les populations. Les pangolins sont considérés comme les mammifères les plus victimes du trafic dans le monde et la demande croissante pour les écailles en Chine et dans d’autres pays asiatiques sont vu les prix augmenter fortement posant de graves menaces pour les animaux. Les pangolins ne sont pas seulement tués pour leur viande mais aussi pour les écailles.