Près de 4 enfants sur 10 en mal de protection dans le Pool

Le bureau du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) à Brazzaville estime que près de quatre enfants déplacés, de deux à cinq ans, sur dix sont en mal de protection dans le département du Pool. Ils le sont plus encore dans le département de la Bouenza où la situation concerne six enfants sur dix. L’UNICEF prend actuellement en charge plus de 1.000 enfants dans le but d’améliorer leur situation.

Une mission de l’UNICEF séjourne actuellement dans la Bouenza, un département qui accueille plus de 80.000 déplacés sur 138.000 personnes concernées par des violences dans le Pool. Parmi ces déplacés, se trouve un nombre important d’enfants qui se déplacent dans les forêts et les savanes avec leurs parents. Nombreux ont été accueillis à Brazzaville et dans la Bouenza. C’est dans ce contexte que la représentante de l’UNICEF, Micaela Custodio Marques organise, en compagnie de la ministre des Affaires sociales et de l’Action humanitaire, Antoinette Dinga Dzondo, un voyage à Kimouanda, dans les environs de Loutete, pour visiter ces enfants.

D’après l’agence onusienne, environ six enfants déplacés sur dix sont en mal de protection dans la Bouenza où ils ont trouvé refuge avec leurs parents. Pour l’UNICEF, ces enfants ne fréquentent pas les espaces sains, susceptibles de garantir leur épanouissement. Nombreux ne vont plus à l’école, faute d’un accompagnement logistique conséquent.

Ces enfants sont disséminés dans plusieurs localités de la Bouenza et du Pool. On les trouve à Yamba, à Kingoue, à Kimouanda, à Kinsende, à Loutete, à La Sonel ou à Massangui. Dans le Pool, on note des regroupements dans les districts de Mindouli, de Kinkala et de Louingui. Très peu d’informations concernant les enfants de Mbandza Ndounga, de Mayama et de Kindamba sont disponibles. Ces localités ont été les principaux berceaux des violences armées dans le Pool.

C’est pour faire face à cette situation que l’UNICEF a entamé des activités visant à regrouper des enfants dans des espaces heureux, appelés « espace amis des enfants ». Au total, 1.000 enfants, de deux à cinq ans, sont accueillis et suivis dans une dizaine d’espaces créés dans la Bouenza. Le Fonds s’appuie sur son partenaire de terrain, Action des éducatrices pour le développement (AED).

Huit de ces dix espaces ont été réhabilités et dotés de matériels récréatifs et d’éducation. Les enfants sont accueillis et encadrés dans des espaces sécurisés, qui assurent un repas par jour. Ceux qui ont été victimes  de violences spécifiques sont identifiés et référés vers des structures spécialisés.

Pour garantir le droit à l’éducation aux enfants déplacés du Pool, UNICEF a pu mobiliser 140.000 dollars, soit environ 70 millions de francs CFA de ressources propres, pour une distribution au cours de ce mois d’octobre de kits scolaires à 6.000 garçons et filles  (3.000 au Pool et 3.000 à la Bouenza) de l’enseignement primaire, déplacés et des familles d’accueil dans les départements du Pool (Kinkala, Mindouli) et de la Bouenza (Mfouati, Yamba, Loutete et Kingoue).   Mais les besoins sont énormes et des ressources additionnelles sont nécessaires.

Pour venir à bout de la crise humanitaire créée dans le Pool, le gouvernement congolais, les agences des Nations Unies à Brazzaville, ainsi que 16 autres partenaires ont lancé un appel de fonds de 23,7 millions de dollars (environ 12 milliards de francs CFA). Cet argent servira à financer un plan de réponse humanitaire bénéfique pour plus de 138.000 personnes touchées par les violences dans le Pool, et qui sont sans activité, sans ressources et sans abris. Selon certaines sources, plus de 350 villages ont été détruits et brûlés dans le Pool, alors que de nombreux hectares de plantations ont été saccagés, ainsi que des arbres fruitiers coupés.

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