Le président Yahya Jammeh reconnait sa défaite à la présidentielle
Le président sortant de la Gambie, Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 22 ans, a reconnu le 2 décembre sa défaite après le scrutin présidentiel qui s’est tenu la veille, face au candidat d’une coalition d’opposition, Adama Barrow. C’est une décision qui a surpris plus d’un, quand on sait comment Yahya Jammeh a dirigé la Gambie et dans quel conteste cette élection présidentielle a eu lieu.
C’est une autre page qui s’ouvre pour la Gambie, selon les analystes de la vie politique de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest. Alors que les résultats annoncés à la télévision par la commission électorale n’étaient encore que partiels et donnaient Adama Barrow légèrement en tête sur l’ensemble des circonscriptions de Banjul, avec 49,67 % des voix, devant Yahya Jammeh, à 42,64 %, et Mama Kandeh, ex-député du parti au pouvoir, candidat d’une nouvelle formation, à 7,6 %, le président Jammeh s’était déjà incliné.
Pour le monde entier, l’attitude de Yahya jammeh est surprenante. Personne ne s’attendait à ce qu’il reconnaisse sa défaite aussi facilement. Toutefois, les Gambiens avaient le pressentiment que les choses se passeraient différemment. Un homme d’affaires, Sulayman Jallow, s’est dit impatient d’une alternance, après 22 ans.
Quelque 890 000 électeurs, sur près de 2 millions d’habitants de ce pays enclavé dans le territoire sénégalais, hormis sa façade atlantique, étaient appelés aux urnes jeudi pour départager les trois candidats. Dès la fermeture des bureaux de vote, qui ont connu une grande affluence, a commencé le décompte des bulletins déposés dans les trois bidons de couleurs différentes – vert pour Jammeh, gris pour Barrow et violet pour Kandeh -, un système de vote unique au monde.