L’ONG Initiative Développement a lancé, le 2 septembre à Zanaga dans la Lékoumou, un important projet pour promouvoir les activités agropastorales dans cette partie du Congo. Six coopératives regroupant de nombreux d’agriculteurs et éleveurs bénéficient de l’accompagnement de ce projet, Agriculture et développement local (ADEL), fonctionnel depuis juin 2016.
C’est en présence des autorités départementales de la Lékoumou que le projet ADEL a été lancé. Sa mise en œuvre vise l’amélioration de la sécurité alimentaire dans la région et le changement des habitudes alimentaires. D’après une enquête menée par l’ONG Initiative développement, les habitants de Zanaga et de Bambama, deux districts de la Lékoumou, restent mordantes de la viande de brousse, et s’en prennent même aux espèces animales protégées pour subvenir à leurs besoins alimentaires.
Mais les autorités, en soutenant le projet ADEL, estiment qu’il y a d’autres voies pour continuer à vivre paisiblement dans cette zone forestière. « L’agriculture et l’élevage demeurent le sentier incontournable et privilégié et qui conduisent vers le développement », a déclaré le représentant du président du Conseil départemental de la Lékoumou, Missie Bita, lors de la cérémonie de lancement de ce projet. Il a appelé les paysans à intégrer la notion de diversification de l’économie, en s’appuyant sur les activités agropastorales.
M. Missie Bita a demandé aux producteurs agricoles de redoubler d’ardeur au travail. « Le moment est venu de développer encore plus la production agricole et agropastorale. C’est aussi le moment de rendre de plus en plus visibles les produits de l’agriculture et de l’élevage », a-t-il lancé à l’endroit des populations.
Le projet ADEL appuie le développement local dans les districts de Zanaga et de Bambama. Ses activités s’orientent aussi vers les actions de préservation des espèces protégées. Ce qui justifie un partenariat passé avec WCS, une autre ONG, expérimentée dans la protection de la biodiversité et présente dans le département depuis 12 ans. On sait que les populations de la Lékoumou vivent de produits de chasse et de cueillette. L’élevage y est très peu développé par rapport à la consommation de la viande. Des activités qui peuvent malheureusement avoir un impact sur l’environnement forestier de la région, ou susciter le braconnage.
Aujourd’hui, six coopératives ont pu se constituer et mènent des activités agropastorales dans le but de tourner le dos aux pratiques décriées. Deux fermes pilotes ont déjà été créées, alors qu’une boutique proposant des intrants aux agriculteurs est implantée à Zanaga. Les producteurs agropastoraux bénéficient ensuite un accompagnement technique des agents de l’ONG ID.
Avec un budget annuel de 100.000 euros (plus de 65 millions de francs CFA), cette ONG travaillera avec les paysans de Zanaga et de Bambama jusqu’en 2019. D’après la représentante de l’ID à Zanaga, Claudine Jacquemet l’ONG forme les populations à une agriculture et un élevage de métier, en vue d’améliorer la sécurité alimentaire. C’est dans cette objectif qu’un groupe d’agriculteurs de la contrée a pu se rendre fin juillet dans le Pool, un département voisin, pour échanger avec les producteurs agricoles de Boko, un bassin agricole reconnu dans le pays.