Le président Denis Sassou N’Guesso, médiateur dans la crise en RDC, s’est précipitamment rendu le 2 septembre à Kinshasa dans le but de convaincre les opposants à rejoindre le dialogue convoqué par le facilitateur de l’Union africaine, Edem Kodjo. La délégation d’opposants de RDC, reçue à l’hôtel fleuve Congo de Kinshasa, par le président Sassou N’Guesso, lui a remis un mémorandum dans lequel ils récusent Edem Kodjo comme facilitateur de ce dialogue.
Le président congolais a tenté de dissuader l’opposant Etienne Tshisekedi wa Mulumba pour qu’il rejoigne les autres acteurs politiques qui prennent déjà part à ce dialogue. A la tête d’une frange importante de l’opposition kinoise, M. Tshisekedi ne veut pas participer au dialogue convoqué par le président Joseph Kabila, si Edem Kodjo en reste facilitateur.
Pour ces opposants, le facilitateur désigné par l’Union africaine serait proche du président Kabila. Ils ont donc demandé à l’Union africaine de trouver un autre facilitateur international pour conduire ce dialogue.
Ces assises se sont ouvertes le 1er septembre sans la présence de M. Tshisekedi ainsi que les acteurs politiques qui lui sont favorables. Certains membres de la société civile ne sont pas également rendus à l’ouverture du dialogue. Cette situation de blocage met la RDC dans une situation d’incertitude pour son avenir fait d’importantes échéances électorales dont l’élection présidentielle.
Membre de la délégation conduite par Etienne Tshisekedi auprès de Sassou N’Guesso, l’opposant Martin Fayulu a expliqué qu’ils ont redit ce qu’ils avaient déjà dit, « nous ne participeront pas à ce dialogue convoqué par Edem Kodjo ». C’est le point de vue qui a été retenu à l’issue de l’audience que leur accordée le chef de l’Etat congolais.
En fait, c’est Edem Kodjo lui-même qui a sollicité la médiation du président Sassou N’Guesso pour faire revenir les opposants dans la salle du dialogue. Cette sollicitation a également été lancée à l’endroit des chefs religieux de RDC. D’ailleurs, Vital Kamereh, opposant et ancien président de l’Assemblée nationale a pris l’engagement de ramener les autres opposants dans la salle. Les travaux du dialogue ont donc été suspendus.
Soucieux de la crise politique ouverte chez le voisin, le président Sassou N’Guesso a finalement décidé de se rendre à Kinshasa pour aider les acteurs politiques à se parler. Le président congolais, médiateur dans cette crise, devra imposer Edem Kodjo, tout en assurant les opposants réticents du bon déroulement de ce dialogue. En juillet 2016, le président Sassou N’Guesso avait déjà reçu à Brazzaville les opposants de RDC, les appelant à dialoguer pour éviter un conflit plus grave.