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Sorel Eta valorise la culture autochtone par un vernissage à Brazzaville

Le président du groupe N’dima, l’ethnologue  Sorel Eta, a procédé le 14 juin au centre culturel russe de Brazzaville, à une exposition des objets de la tradition des peuples autochtones du Congo, en vue de promouvoir et sauvegarder leur culture en voie de disparition. Sorel Eta a axé son vernissage sur la culture du peuple Aka de la Likouala dans le Nord Congo.

Pour le jeune ethnologue, la meilleure façon de sauvegarder la culture c’est de la diffuser. Sorel Eta envisage à travers cette activité, favoriser la tolérance entre les communautés. « Les populations autochtones sont considérés comme des hommes du second rang, ils sont traités de sous hommes et autres. A travers cette exposition de leurs œuvres, nous voulons amener les gens à découvrir la culture des peuples autochtones, et les amener à être tolérants, à accepter la diversité culturelle. Puisque nous n’avons pas les mêmes cultures, on ne mange pas de la même manière, on ne chante pas de la même façon, par exemple », a défendu avec véhémence Sorel Eta.

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Deux Aka exploitant l’écorce d’un arbre en vue de fabriquer une natte

Plusieurs objets traditionnels ont été mis en valeur lors de cette exposition, expliquant ainsi le mode de vie des peuples autochtones Aka. Le public a été émerveillé de découvrir, par exemple, le Dikingi  c’est-à-dire, une résine d’un arbre ou coque de fruit que les Aka utilisent comme bougie pour s’éclairer. Il y a eu aussi sur le stand le Toba, un filet qui sert à capturer des oiseaux terriers. Ces peuples autochtones se servent des récipients en écorce battue appelé Mosséké. Dans la beauté et la cosmétique, les femmes Aka utilisent le Mongolé, c’est-à-dire, le bois rouge de Padouk pour fabriquer de la poudre qui sert à teinter les raphias.

Les peuples autochtones vivent aisément dans la forêt et profitent des bienfaits de cet habitat. Ils utilisent le lit éphémère qu’on appelle M’boundge, car évoluent dans une civilisation de migration perpétuelle. Ils utilisent aussi le Pikoko, une natte en écorce battue. Les femmes s’habillent avec des jupes en feuilles qu’on appelle Ba N’doundou.

On retrouve chez les peuples Aka, l’ensemble des instruments reconnus par l’organologie, comme l’arc musical appelé Mbela, harpe et la cithare, le Mondoumein, le tambour appelé le Ndoumou. Tous ces objets sont issus de la forêt.

« Lors de mes missions en tant qu’ethnologue, j’ai été sur le terrain, je participe à leurs activités quotidiennes, comme la chasse, la collecte des aliments pour découvrir comment ça se passe. Mais, il  y a des choses que j’ai découvertes  17 ans après ma rencontre avec ce peuple », a confié le président du groupe N’dima.