Spéculations et hallucinations à Brazzaville prélude à la proclamation des votes

Les Congolais manifestent une grande impatience dans l’attente des résultats des élections législatives et locales qui se sont déroulées le 16 juillet sur l’ensemble du pays. Pour se remplir ces journées d’ennui, ils se fabriquent leurs propres résultats.

Face à l’absence des résultats des derniers scrutins législatif et local, les Brazzavillois pondent leurs propres résultats…pour se faire bonne conscience. Ils dressent leurs propres listes des élus, tandis que les candidats qui se savent le sort scellé, hallucinent en dénonçant des fraudes massives. Or, la publication des résultats provisoires des votes sont des prérogatives du seul ministère de l’Intérieur, avant que la Cour constitutionnelle ne délibère sur les résultats définitifs.

Dans la soirée du 19 juillet, des Congolais sont restés devant les médias, attendant impatiemment la publication officielle des résultats des élections. Mais, ils n’ont rien vu du tout. Ils ont juste compris que c’était le produit de leur propre imagination, donc une hallucination.

D’autres vont loin. Tous les membres de l’UPADS savent aujourd’hui que Dolisie leur appartiendra encore pour les cinq années à venir. Jeremy Lissouba et Honoré Sayi, tous deux candidats des Trois palmiers seraient passés dès le premier tour. Ce que Juste Bernadin Gavet du PCT ne cautionne pas.

Mais pourtant, il y a des candidats qui se targuent d’avoir déjà été élus, même sans les résultats du ministre de l’Intérieur, qui a lui-même été candidat à Mpouya dans les Plateaux. Il va donc se proclamer, et les Congolais spéculent sur le score qu’il se donnerait. Les candidats comme Denis Christel Sassou Nguesso, Jean Jacques Bouya, Roland Bouiti Viaudo n’ont pas de souci à se faire pour rejoindre leurs sièges à l’hémicycle.

Les spéculations vont plus loin pour le deuxième tour. A Makélékélé, par exemple, Bonaventure Boundzika s’attend à un ballotage favorable, s’il ne passe pas dès le premier tour. Hellot Mampouya serait également en bisbille avec un candidat Yuki à Kinsoundi, et ce dernier ne souhaite pas lâcher prise. Même scenario à Moungali où un autre candidat Yuki serait accroché par Franck Siolo, alors que le troisième, Hedevert Moigny serait en train de tout rejeter.

Les contestations seraient également le lot quotidien des candidats indépendants qui ont affronté le PCT dans la Cuvette ouest. Ils seraient élus ou en pôle position, mais que les résultats officiels tourneraient en leur défaveur une fois publiés. La vingtaine de ministres candidats n’ont pas eu le bon sommeil durant ces votes, réveillés souvent par des partisans adverses qui ont saccagé urnes et sièges des sous-préfectures. De Nyanga à Kelle, en passant par Ewo, Okoyo ou Ollombo, les populations rapportent les traces de violence durant le scrutin.

Dans plusieurs circonscriptions de Brazzaville et de Pointe-Noire, les candidats donnés perdants se plaignent du mauvais déroulement du scrutin. Nombreux ont même extraordinairement saisi la police et les médias pour cas de fraude électorale ! Si certains n’ont pas retrouvé leurs logos et noms sur la liste des candidats, d’autres affirment détenir des preuves de fraudes massives, notamment bourrage d’urnes et séquestration des cartes d’électeurs.

Sereins, plusieurs candidats se voient déjà bien vaincus. C’est le cas du candidat DRD Yamba qui se reconnait quatrième. A Nkayi, le candidat UR, Joseph Biatala Bitemo, semble aussi avoir bu son calice jusqu’à la lie.