Un super Congolisme repris dans «Ça c’est Brazza » de Bienvenu Boudimbou
L’auteur Bienvenu Boudimbou a présenté le 26 janvier dans le hall de l’Institut français de Brazzaville son ouvrage intitulé «Ça c’est Brazza », paru aux Editions Hémar et vendu à 7.000 francs CFA dans les libraires. Ce nouvel ouvrage met en exergue 69 chroniques qui évoquent des scènes de vie courante qui encadrant le vécu des Congolais.
Dans sa lecture scientifique du livre, le professeur Omer Massoumou, vice-doyen à la faculté des Lettres, a su révéler que dans ces tableaux d’une vie légendaire les 69 chroniques qui composent le livre sont racontées de fort belle manière dans une singularité caractérisée par la façon de le dire.
Au lecteur donc de percevoir ce double aspect non négligeable du livre lorsque Bienvenu Boudimbou emploie les mots de touchant la morale : « Dis-moi comment tu parles, je te dirai qui tu es ». Quand l’auteur parle du manioc, il n’hésite pas à employer le jargon de la rue avec des termes comme « fabriqué », « ngudi -yaka, » « Nzénga » pour désigner cet aliment de base.
Dans le même élan, il évoque dans son livre ce phénomène connu des années 80 où les hommes infidèles ont traité leurs petites maîtresses de premier ou deuxième bureaux, chacune selon sa position. Et, de « bureaux » elles sont vite passées à R1 ou R2. Le « R », pour dire Résidence. L’auteur n’a pas aussi oublié de mentionner ce courant qui a existé et qui domine encore de nos jours avec la venue au monde des enfants nommés Préfina, un prénom de sexe confondu pour désigner le Premier Fruit de Notre Amour. Parfois, c’est la fusion d’une partie des prénoms des deux géniteurs qui engendre celui du nouveau- né comme Ngamakosso dont parle l’auteur dans son livre.
L’auteur Bienvenu Boudimbou évoque également les séries 8, terme attribué aux filles nées dans les années 80, filles qu’on appelle encore « les fioti-fioti ». Bref, une créativité, une aventure, une complexité lexicale au travers des histoires, des textes courts ou fragmentés pour susciter l’investissement du lecteur. « Là, se trouve l’arôme de mon ouvrage » a dit répondu l’auteur à un participant.
« J’ai écrit des instantanés, des fragments de textes sur la vie à Brazzaville, pour annoncer les souillures, pour dévoiler le blâmable mais aussi pour saluer le beau. Le style fragmenté de ce livre de poche, c’est aussi pour faciliter la lecture aux chroniqueurs Ce sont des scènes réelles certes mais j’ai brodé tout autour», a expliqué l’auteur lui-même.
Bienvenu se définit comme celui qui est né le 1er janvier du 1er premier jour de la semaine, à la 1ère heure du matin. Il est journaliste de carrière, a longtemps taquiné le micro à Radio-Congo dans son émission « Couleurs de Brazza ». D’où, «Ça c’est Brazza » est à l’origine, des chroniques destinées à être dites.
C’est avec le concours du professeur Mukala Kadima Nzuji que ces mêmes chroniques qu’il a d’ailleurs préfacées sont aujourd’hui lues. « J’ai pérennisé ces instantanés qui datent d’il y a 15 ans », a-t-il révélé.
L’ère de la lecture immanente de la couverture est révolue. Sinon, que mettrait-on sur la couverture d’un livre parlant du sexe ? « Au lieu de présenter le sexe, on présenterait plutôt le nombril qui est son voisin le plus proche », a expliqué Bienvenu Boudimbou dans ses réponses au public qui lui a proposé une suite du livre par excellence, du fait que la société a développé d’autres maux qui gangrènent Brazzaville. Mais l’auteur de « Ça c’est Brazza » s’en est vivement opposé, refusant de « créer le jumeau de celui-ci. Aussi a-t-il rappelé cette célèbre pensée :« Ce qui fait la beauté de l‘art c’est son caractère unique »