Trésor Nzila juge arbitraire son éviction de la direction de l’OCDH

Le désormais ex-directeur exécutif de l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH), Trésor Nzila Kendet a estimé dans une mise au point publiée le 2 juillet et dont Vox s’est procurée une copie que sa déchéance était « arbitraire ». Il a exprimé son « indignation sur la manière de procéder du conseil d’administration qui n’a pas respecté le principe du contradictoire ».

Depuis le 1er juillet, Georges Nguila a été désigné Directeur exécutif de l’OCDH par le conseil d’administration de cette organisation. Georges Nguila est membre de l’OCDH depuis de longues dates et officiait jusque-là comme directeur départemental de cette organisation à Pointe-Noire et dans le Kouilou.

Le nouveau directeur exécutif de l’OCDH est présenté comme un écrivain et diplômé des sciences politiques. Il est actuellement responsable d’un centre de formation et d’information à Pointe-Noire.

Le Conseil d’administration présidé par Parfait Mokoko reproche à Trésor Nzila un management opaque et chaotique, le tout sans initiatives pour faire avancer l’organisation.

Selon le conseil d’administration, Trésor Nzila éloignait de plus en plus l’organisation de grands défis du moment en matière des droits humains et de gouvernance démocratique en République du Congo, peut-on lire dans un communiqué officiel de l’OCDH.

Des griefs que conteste l’ex-directeur exécutif. Dans une mise au point, il rappelle qu’à la prise de ses fonctions en 2013 l’organisation était par terre, exsangue et sans crédibilité, selon un audit réalisé par le cabinet belge Axiom.

« Sous mon management, j’ai recréé de la confiance avec des partenaires, renforcé la gouvernance interne, augmenté la notoriété de l’organisation au plan mondial et arraché des financements. Entre octobre 2013 et juin 2021, le Conseil d’administration n’a apporté ni financement ni partenaires ni cotisation statutaire à l’organisation. En 2015, cette nouvelle direction a été honorée du Prix des droits de l’Homme de la République française, en présence de la ministre de la Justice Christiane Taubira », se défend-il.

Trésor Nzila a pris acte de son débarquement de la direction de l’OCDH et attend que l’organisation lui propose un nouveau poste, « un reclassement ».

Créé en mars 1994 par trois jeunes activistes des droits de l’Homme, Parfait Mokoko, Christian Mounzéo et Roger Bouka Owoko, l’OCDH s’est toujours imposé comme l’une des plus prestigieuses organisations de défense des droits humains au Congo. Il a été de tous les combats, depuis les dérives du régime Lissouba, l’affaire des disparus du beach jusqu’à l’emprisonnement des acteurs politiques, en passant par l’élaboration et l’adoption d’une loi spécifique sur les populations autochtones.

Les efforts de cette organisation sont reconnus par la communauté internationale qui la soutient à travers divers financements. La France a salué par deux fois les efforts de l’OCDH en lui décernant les prix.

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