Un phénomène nouveau prend de l’ampleur à Brazzaville, celui de la vente des chiffons appelés « Tsiona yo » (lave-le) aux conducteurs des bus de transport en commun et les taxis, par de nombreux jeunes. La rédaction VOX est allée à la rencontre de ces nouveaux commerçants, actifs le long du marché Total.
Ce sont des t-shirts issus des articles non vendus des friperies. Les vendeurs de ce type de marchandise expliquent : « Ce sont des T-shirt que nous achetons auprès des femmes qui vendent la friperie. Un T-shirt nous l’achetons à 50 francs CFA. A note tour, nous le séparons en deux. Chaque partie est vendue à 50 francs CFA. Ce qui fait que pour chaque T-shirt, on a 50 francs CFA de bénéfice. Avant, nous les ramassions simplement. Mais, quand les femmes ont compris qu’après les avoirs ramassés, nous les vendons, elles ont commencé à nous les vendre aussi », explique Gaevy Malanda, qui a commencé la vente depuis l’année passée.
Avec ce prix d’un article, Gaévy Malanda, s’est vanté faire, par jour, une recette de 5.000 francs CFA. « Dans les moments de grande vente, quand il pleut ou quand il fait beaucoup chaud, par exemple, la recette peut aller jusqu’à 10.000 francs par jour. Imaginez ce que cela fait pendant un mois. Je me prend en charge avec cette activité », appuie-t-il.
Deux usages sont réservés à ses chiffons. Ils servent à essuyer les pare brises des véhicules et leurs sièges et aussi à essuyer les visages des conducteurs et des aides conducteurs. « Les enfants qui vendent ces chiffons nous rendent un grand service. Ces chiffons nous aident à nous essuyer et à essuyer nos véhicules. Il y a des moments où les clients veulent essuyer les sièges, ces chiffons nous sont d’un grand secours. Il est vrai que chaque jour nous n’avons pas l’impression de beaucoup dépenser, mais ils nous sont très utiles », a affirmé, Micha Mabiala, conducteur d’un mini bus dans le transport en commun.
L’idée de vendre ces chiffons est venue de Florid Moungabio. Il a été le premier à commencer leur vente depuis 2009. « J’étais avant conducteur de brouette au marché Total. Une fois j’étais en train de contempler un t-shirt que j’avais dans ma brouette. Un conducteur me l’a demandé et je l’ai vu s’essuyer le visage avec. Je me suis donc dit, si je le leur vendais, ils les achèteront. C’est depuis ce jour-là que je me suis lancé dans cette vente jusqu’à aujourd’hui », explique–t-il.
Toutefois, ces vendeurs qui quadrillent tout le marché Total, car ils sont les long de l’avenue de l’OUU et de l’avenue Matsoua, font face aux tracasseries des policiers du poste Lémina. « Ils nous surprennent et nous amènent au poste pour nous dépouiller de notre recette journalière », témoigne Gaévy Moungabio.
Cette activité a fait son apparition à Pointe-Noire au fonds tié-tié avant que les jeunes de Brazzaville s’y lancent à leur tour. Mais, tous affirment ne pas avoir copié sur eux.