Une journaliste de Télé Congo tabassée à l’entrée de son service

Whitney Rissi Cally Queen, animatrice de l’émission  »Le pas du jour, le bon pied de ma journée » de la télévision nationale, a été agressée le 25 mars au poste sécurité de cette station, assuré par les éléments de la Garde républicaine (GR). Ces derniers affirment avoir agi sur instructions du directeur général de Télé Congo qui leur avait transmis une liste de journalistes autorisés à accéder à leur lieu de service.

L’instruction du directeur général de Télé Congo fait suite à une note signée par le directeur de cabinet du ministre de la Communication et des médias, Antoine Oviebo Ethat, interdisant, à partir du 20 mars, des réunions et des audiences. « Le fonctionnement du service public des structures sous tutelle du ministère se poursuivra avec le personnel strictement essentiel », précise la note.

Contrairement à Radio Congo qui est hébergée dans les mêmes locaux, Télé Congo a préféré sélectionner des agents, et dresser une liste de ceux qui prendront service à tour de rôle. La liste a été déposée auprès de la sécurité de l’immeuble. Apparemment, tous les journalistes n’ont pas été informés des nouvelles dispositions.

Le lendemain, lorsque l’animatrice se présente au poste de sécurité, son nom n’y est pas, alors qu’elle doit passer en direct. Elle tente d’appeler son chef pour obtenir des explications. « Les émissions sont prioritaires, et c’est écrit en rouge sur la liste », lui répond son chef, dans un échange téléphonique à haut-parleur.

Après moult fouilles de nom et tractations, la journaliste sait alors qu’elle n’accédera pas à son lieu de travail. Le chef de poste de sécurité se montre alors intraitable, intimant l’ordre à ses éléments de la repousser hors des limites de la zone de sécurité, donc dans la rue. Ce qui ne se fait pas sans ménagement ni violence, car, selon le témoignage de la victime, trois éléments de la GR se sont rués sur elle.

Elle s’en tire avec quelques tampons et égratignures. Déterminée à aller au bout de sa logique, la journaliste se sert de son téléphone pour filmer ses « agresseurs », question de bien les identifier. Cinq autres éléments se jettent sur elle, tandis que le chef de poste lui renverse l’eau ayant servi à laver les main. A la fin de la rixe, elle a pu s’échapper.

Cette agression n’a fait l’objet d’aucune réaction officielle. Une journaliste tabassée sur son lieu de son travail, ne devrait pas être considéré comme un fait banal.

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