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Des blessés graves au cours des manifestations de l’opposition en RDC

 La secrétaire générale du Mouvement de Libération du Congo (MLC) Eve Bazaiba a été blessée à la jambe gauche suites aux affrontements entre forces de l’ordre et manifestants. On signale également des blessés du côté de la police. Au nord Kivu, bien que les manifestations aient été interdites par le gouverneur Julien Paluku, des marches organisées par l’opposition ont violemment été dispersées par les agents de sécurité  à Bunia, à Goma et à Butembo, avec un lot important des blessés .

Les plates-formes de l’opposition de la République démocratique du Congo (RDC) ont organisé ce 26 mai des manifestations pour protester contre un arrêt de la Cour constitutionnelle, permettant au président Joseph Kabila de rester au pouvoir au-delà du terme de son mandat. Ces manifestations été interdites sur l’ensemble du pays, sauf à Bukavu et à Kinshasa où les militants de l’opposition ont été dispersés par la police.

Selon les organisateurs, un millier de personnes a pris le départ avant d’être rejoint par d’autres sympathisants dans leur progression à Kinshasa. Dans la capitale congolaise, la marche a été autorisée par le gouverneur de la ville, André Kimbuta Yango, en prenant le soin de définir l’itinéraire que devraient parcourir les opposants. Des éléments de la police et de l’armée ont été déployés aux bords des routes pour canaliser le mouvement. Vers le boulevard  du 24 novembre, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, répondant aux jets de pierre des militants de l’opposition.

La foule a ainsi été dispersée à la suite de cette épreuve de bras de fer entre les manifestants et la police. Le cortège est réparti en petits groupes, tentant en vain de se rassembler à nouveau. Le gouverneur de Kinshasa, a expliqué que les manifestants avaient dépassé le tracé prévu au moment de l’autorisation de la manifestation. La police serait donc intervenue pour empêcher les manifestants d’avancer dans un circuit non retenu.

Quelques mobilisations ont également été observées dans les principales villes du pays comme à Goma et à Lubumbashi, malgré l’interdiction des autorités locales. A Bukavu, la marche de l’opposition a par ailleurs été autorisée. Les plates formes la Dynamique de l’opposition, le G7 et le Front citoyen manifestaient leur opposition au massacre qu’ont récemment subi les populations de Beni à l’Est de la RDC. Les manifestants estiment que le gouvernement ne garantit pas suffisamment la sécurité des citoyens qui tombent tous les jours sous les balles des bandits et rebelles étrangers.

Ces manifestations sont également organisées dans le but de protester contre le glissement du calendrier électoral permettant à l’actuel président de continuer à présider aux destinées du pays, alors que son mandat expire en décembre prochain. La Cour constitutionnelle de la RDC venait d’autoriser le président Joseph Kabila de rester au pouvoir jusqu’à l’organisation des futures élections. Ce que l’opposition dénonce car elle suspecte le président de ne pas vouloir organiser délibérément les élections pour s’accrocher au pouvoir.


Joseph Kabila est arrivé à la tête du pays en février 2001 après l’assassinat de son père Mzé Laurent Désiré Kabila, qui lui-même avait renversé le 17 mai 1997 le président Mobutu Sese Seko. Joseph Kabila a été élu président en 2006 puis réélu en 2011 à l’issue d’un scrutin dont l’opposition avait jugé de « non-crédible » et contesté les résultats.